Daily Archives: jeudi 13 juillet 2006

Tous les jours Le Monde remet le couvert:

Après la Palestine, le Liban. En deux semaines, Israël a attaqué sur deux fronts. L’Etat hébreu répond à chaque fois au même type d’agression. A la lisière de la bande de Gaza, des combattants palestiniens du Hamas ont pris d’assaut, le 25 juin, un poste militaire israélien, tuant deux soldats et capturant le caporal Shalit. Au Liban sud, des combattants libanais du Hezbollah ont attaqué, le 12 juillet, un convoi militaire israélien, tuant sept soldats et en capturant deux autres.

Israël n’attaque pas: Israël se défen contre des agressions. Ils l’écrivent eux-mêmes. Ils sont trop cons pour faire le lien entre les évènements ?

Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, qualifie les opérations du Hamas et du Hezbollah d' »actes de guerre » et de « terrorisme ». Juridiquement, il a à la fois raison et tort, ces actions étant hostiles sans forcément violer les lois de la guerre. Politiquement, M. Olmert a évidemment raison, l’objectif de ces opérations étant de provoquer Israël.

Ehud Olmert a raison: ce sont des actes de guerre, menés selon des méthodes militaires, en violant la frontière israëlienne, et ce sont des actes de terrorisme, menés par des personnes sans uniformes. Ces actes violent-ils les « lois de la guerre » ? Evidemment: à ce jour l’Etat palestinien (de fait) n’a pas déclaré la guerre à Israël légalement, et les soldats ne portent pas d’uniforme. Idem pour le Hezbollah.

Israël répond, comme toujours, fort de sa supériorité militaire, par un usage disproportionné, contraire au droit international, de la force militaire. Avec deux objectifs affichés : obtenir la libération de ses soldats ; rétablir sa capacité de dissuasion, afin de faire cesser les tirs de roquettes de Gaza et du Liban sud sur son territoire. Concernant la Palestine, on peut en outre se demander si M. Olmert ne souhaite pas, malgré ses démentis, détruire le gouvernement – élu – du Hamas.

Comme toujours Israël c’est pas bien ce qu’ils font, on a compris!!! Usage disproportionné ? Dans une guerre il y a des combats. Si un camp choisit de venir armé d’un couteau à un duel au pistolet, et bien il repart avec une balle dans le front. Ce n’est pas « contraire au droit international », c’est la guerre.
Détruire le Hamas et le Hezbollah fait certainement partie des objectifs, je le souhaite, car il serait ridicule de procéder à une démonstration stérile de force. La force doit être mise au service d’objectifs qui en valent la peine: débarasser Israël (et ses voisins) de terroristes en est un. Récupérer les soldats kidnappés aussi, mais pour éviter que cela recommence il faut détruire ceux qui commettent ces actes.

Cette escalade ne mène qu’à des impasses. Impasse en Palestine, où le président Mahmoud Abbas est marginalisé, et où l’aide internationale est stoppée. Impasse au Liban, où le gouvernement de Fouad Siniora, tenu pour responsable par Israël, est déstabilisé par la présence en son sein de deux ministres du Hezbollah, et où l’aide internationale est menacée. Impasse pour Israël, qui n’est en mesure ni d’obtenir la libération de ses soldats, ni d’arrêter les tirs contre son territoire.

Mais enfin, Abbas est chef d’Etat de Gaza. Siniora est chef d’Etat du Liban. Ils n’ont aucune autorité sur leur territoire ? Ils ne peuvent pas empêcher le Hezbollah ou le Hamas de lancer des agressions répétées à l’encontre d’Israël ? Alors ils n’ont de « chef » que le titre! Ou alors ils sont complices. La preuve ? Siniora a eu 6 ans pour se débarasser du Hezbollah: rien. Abbas n’a pas engagé de bras de fer avec le Hamas non plus à Gaza. Et si au Liban il y a « seulement » deux ministres du Hezbollah, à Gaza c’est tout le gouvernement qui est au Hamas! Dans ces conditions il est évident que Olmert a raison: le gouvernement libanais comme le gouvernement palestinien (Abbas y compris) est responsable des actes de leurs ressortissants, commis sous leur nez, sous leur autorité bienveillante.
Israël arrivera-t-il à empêcher les tirs de roquette ? Peut-être que non dans un premier temps, mais les opérations ne doivent pas s’arrêter demain ou après demain. Israël doit aller au bout de ses intentions.

Ceux qui peuvent se réjouir de cette escalade sont le Hamas et le Hezbollah, ainsi que Téhéran et Damas, leurs fidèles soutiens. Ajoutés à la guerre en Irak et à la crise sur le nucléaire iranien, les conflits israélo-palestinien et israélo-libanais accentuent le sentiment d’un chaos qui ne peut que servir les dictatures, les islamistes et tous les partisans de la loi du plus fort.

Ce qui sert les dictatures c’est de les laisser agir, de ne jamais répondre à leurs agressions, et de laisser en vie les terroristes. Les terroristes ont cette facheuse tendance à recommencer jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés ou tués. Israël en arrête et en tue.

Face à ce processus guerrier, la communauté internationale apparaît désemparée. Elle appelle les mouvements islamistes à libérer les soldats israéliens, et Israël à restreindre l’usage de la force. Elle ne paraît pas entendre les appels, venant des Palestiniens et des Libanais, favorables au dialogue, et des populations meurtries, à une action diplomatique déterminée. Américains et Européens, qui donnent le sentiment d’être, eux aussi, acculés dans une impasse, doivent réagir, avant que l’ouverture de ces deux fronts débouche sur des processus de guerre incontrôlables.

Face à ce processus guerrier lancé par les terroristes arabes! Mais bien sûr on ne parle d’escalade de la violence seulement quand Israël répond. Avant c’est de la violence acceptable ?
Israël a longtemps fait semblant de ne pas être en guerre et respecte tous les appels à la modération au nom du « processus de paix ». Pour quels résultats ?