Sur le site de Protein Wisdom, un article dévastateur reprenant toute la chronologie de la bataille d’Iraq avec des tonnes d’exemples sur le media bias. Il met aussi en parallèle le Viêtnam et l’Iraq au plan médiatique, montrant comment les journaux US tentent de « refaire le Viêtnam ». La figure de proue des médias US de l’époque, Walter Cronkite, avait alors déclaré « perdue » la guerre, et les GIs avaient plié bagage. Les journalistes US sont nostalgiques de ce pouvoir… perdu.
Monthly Archives: août 2007
No rules allowed
Les talibans et autres terroristes n’hésitent pas depuis des années à utiliser femmes et enfants comme boucliers, comptant sur l’adhésion de leurs ennemis aux « lois de la guerre ». Et ça marche. L’hésitation, ne serait-ce qu’une seconde, peut être mortelle lors d’un combat. Alors pourquoi ne pas aller plus loin ? Envoyons des enfants se battre! Un soldat américain, un humain civilisé, hésitera avant d’ouvrir le feu. Peut-être même ne le fera-t-il pas du tout:
Dans le même genre, lisez Killed by the rules, ou « comment 19 Américains sont morts plutôt que de tuer trois civils sympathisants des talibans ».
Dead terrorists don’t kill anymore
L’Etat indonésien n’a visiblement pas très envie d’appliquer les sentences à l’égard des terroristes:
JAKARTA, Indonesia – Ten Islamic militants jailed for suicide bombings on Bali that killed more than 220 people — many of them foreign tourists — had several months shaved off their sentences Friday to mark Indonesia’s Independence Day.
It is a local tradition to cut jail terms on holidays, but the decision was likely to anger countries that lost citizens in the 2002 and 2005 attacks on the resort island’s crowded nightclubs and restaurants. The father of one of the victims lambasted the “blatant disregard” for those who died.
Que faire dans un tel cas ? Protestations diplomatiques ? Sanctions économiques ? Je pense qu’une réponse appropriée serait celle-ci.
Les traîtres seront pendus
Du moins, c’est ce que prévoit la loi américaine pour les traîtres: la mort par pendaison. Et pourtant José Padilla risque seulement la prison à vie. Le Monde relate le verdict:
Jose Padilla, symbole des excès de la lutte antiterroriste, a été reconnu coupable
Après trois ans et demi de détention et un procès long de trois mois, le verdict à l’encontre de Jose Padilla est tombé en à peine vingt-quatre heures, jeudi 16 août. Ce citoyen américain converti à l’islam, que l’administration Bush avait d’abord accusé d’avoir planifié un attentat à la « bombe sale », a été déclaré coupable par un jury de Miami de trois chefs d’accusation, pour soutien à des réseaux terroristes.
« Après trois ans et demi de détention »: comme si en France les détentions préventives n’étaient pas prolongées pendant des années en attendant les procès!
« En à peine 24h »: sous-entendu victime d’une justice expéditive!
« l’administration Bush avait d’abord accusé d’avoir planifié un attentat à la « bombe sale » »: et a abandonné ces charges parce que Padilla a d’abord été emprisonné sous le titre « combattant ennemi » et tout ce qu’il a pu dire à cette période a été abandonné parce que non recevable devant un tribunal civil.
le verdict, qui ne fait pas mention d’un projet d’attentat à la « bombe sale », rappelle toutefois, pour ses opposants, les excès de l’administration Bush dans sa lutte contre le terrorisme.
Pourtant le verdict a été obtenu devant un tribunal civil, en utilisant des moyens policiers, en respectant toute la procédure judiciaire. Dès lors cela devrait être un exemple de lutte contre le terrorisme pour les « opposants »…
Il a été arrêté à son retour [d’Afghanistan] aux Etats-Unis en mai 2002. Le gouvernement a alors affirmé qu’il prévoyait des attentats meurtriers aux Etats-Unis, notamment avec une bombe radiologique, des accusations qui ont entraîné son incarcération, sur ordre direct du président Bush, dans une prison militaire à l’isolement absolu, sans bruit ni lumière du jour et souvent privé de sommeil.
Vous m’expliquerez ce qu’allait foutre un Américain en Afghanistan à cette époque, à moins de bosser pour l’armée, mais passons… Voilà donc ce qui défrise les « opposants »: José Padilla a été envoyé en prison militaire. Un Américain, arrêté sur le sol américain, envoyé en prison militaire, donc sans lui « lire ses droits », à l’isolement.
La bataille a fait rage pendant des années devant les tribunaux pour déterminer si le président avait le droit d’ordonner ainsi la détention illimitée et sans inculpation d’un citoyen américain. Le gouvernement a cédé en novembre 2005 : il a confié le prisonnier à la justice fédérale, abandonné toute mention d’une bombe radiologique, et ne lui reprochait plus qu’un engagement criminel auprès d’Al-Qaida.
Le gouvernement a cédé: les tribunaux n’ont pas tranché. Les charges ont aussi été révisées. Toutes les oppositions au traitement militaire de Padilla ont donc été entendues. A partir de ce moment, Padilla est un justiciable comme un autre aux Etats-Unis. Mais cela ne suffit pas pour les « opposants ». Il aurait certainement fallu le libérer avec une médaille pour « résistance à Bush » pour les satisfaire.
Au procès, l’accusation s’est appuyée essentiellement sur un document présenté comme un formulaire d’inscription rempli par M. Padilla pour rejoindre un camp d’entraînement de la nébuleuse terroriste en Afghanistan. Ses avocats, qui contestaient l’authenticité du document, ont fait valoir que l’accusation cherchait d’abord à exploiter la peur du terrorisme pour obtenir une condamnation politique susceptible de justifier le traitement infligé à leur client. A l’énoncé du verdict, il n’a pas cillé. Il connaîtra sa peine le 5 décembre. Lui et ses deux coaccusés risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
« Présenté comme »… halala, sacré Le Monde! Padilla a gentiment rempli un formulaire d’adhésion au Jihad. A l’époque ils ne doutaient de rien en Afghanistan! Le Monde passe aussi sur les aveux d’un autre jihadiste, qui ont mené à l’arrestation de Padilla.
La condamnation de Padilla a tenu à un fil, le formulaire d’application pour le jihad, et nul doute que depuis 2001 les jihadistes ne laissent plus de traces aussi simples à exploiter. Même si Padilla va désormais prendre de nombreuses années voire décennies de prison, le cas reste emblématique. Padilla a eu un procès civil, alors que les Etats-Unis (et bien d’autres pays) sont en guerre. Peu importe qu’il n’y ait pas de déclaration, ni même d’Etat à qui déclarer la guerre. Vouloir traiter des problèmes militaires avec des moyens civils, même si c’est tout à l’honneur du gouvernement américain, revient à combattre les mains liées dans le dos. Je ne plaide pas pour des exécutions sommaires: il faudrait appliquer la convention de Genève à la lettre, ou les lois adéquates (pour les cas comme Padilla ou John Walker Lindh). Combattant ennemi pris les armes à la main sans uniforme ? En théorie ils peuvent être fusillés sur place. Combattant ennemi américain attrapé sur le territoire américain ? C’est un traître, la sentence peut aller jusqu’à la pendaison.
Yezidinocide
Que doit faire un terroriste pour être appelé « terroriste » ? Apparemment, les journaux ne connaissent toujours pas ce terme, d’ailleurs Le Monde ne rapporte même pas l’information dans sa version « web ». Libération en parle, mais évite le terme, idem pour TF1.fr. D’ailleurs, plutôt que de lire les inepties des journaux français (notamment sur tf1.fr: « une minorité kurdophone installée dans le nord de l’Irak qui considère le diable comme le chef des anges« ), allez relire le dispatch de Michael Yon Toujours est-il qu’au moins 200, voire 250 personnes sont mortes dans trois attentats au camion piégé. Il y a environ 500.000 Yezedis en Iraq. Qu’adviendra-t-il d’eux si l’armée US se retirait ?
Le futur en marche
Le futur est en marche: en Ecosse, certains hôpitaux ont donné consigne au personnel de ne plus manger dans leurs bureaux, et interdit les « food trolleys » ainsi que les distributeurs automatiques. Voici un extrait de l’article du Daily Express:
DOCTORS and health workers have been banned from eating lunch at their desks – in case it offends their Muslim colleagues.
La foi est une conviction personnelle dont les seuls à subir les conséquences devraient être les pratiquants (d’ailleurs quand je vois les ravages du ramadan sur la productivité des musulmans je comprends pourquoi des employeurs peuvent être réticents à en embaucher), et non pas des tiers.
Ceci étant, cela pourrait être un énième exemple de « politiquement correct », mais le consultant à l’origine de cette mesure, Na’eem Raza, la lie tout spécifiquement aux attentats ratés de Glasgow et Londres, dont le cerveau n’était autre qu’un… docteur, Mohammad Asha:
“After the Glasgow attack this is very important. This is about educating people and making them more aware and more confident when dealing with issues surrounding the Muslim community.
Pour les francophones uniquement: « après l’attaque de Glasgow, c’est très important. Il s’agit d’éduquer les gens et de les rendre plus à l’écoute et plus confiants quand il s’agit de problèmes avec la communauté musulmane ».
Ainsi le problème de Mohammad Asha était sa colère parce que ses collègues mangeaient devant lui pendant le ramadan ? Peut-être, comme le suggère à ses ouailles l’évêque de Breda en Hollande, les docteurs écossais devraient-ils prier Allah plutôt que Dieu ? Il ne faudrait pas que de banals problèmes intercommunautaires aient à se résoudre par le terrorisme, n’est-ce pas ? Plutôt hisser le drapeau blanc tout de suite.
Les ordres
Comme ils étaient obéissants, ces braves VoPos:
N’hésitez pas à utiliser une arme à feu, y compris quand des femmes et des enfants figurent parmi ceux qui tentent de franchir la frontière.
Le communisme, toujours dévoyé, jamais appliqué. C’est le grand drame de cette idéologie généreuse…
L’Empire Européen
Ah, désolé, mais ce n’est pas moi qui le dit, c’est José Manuel Barroso (vous pouvez aussi le voir en vidéo):
We are not the United States of Europe — we are unique in the history of mankind! Sometimes I like to compare the EU as a creation to the organisation of empires. We have the dimension of empire but there is a difference. Empires were made with force with a centre imposing diktat.
“Now what we have is the first non-imperial empire. We have 27 countries that fully decided to work together and to pool their sovereignty. I believe it is a great construction and we should be proud of it.”
« Les empires sont créés par la force avec un dictat imposé par son centre ». Ah bon, et le gouvernement de Bruxelles avec Barroso à sa tête, j’ai voté quand pour lui ? La réponse, tout le monde dans l’Union Européenne la connaît: personne n’a jamais voté pour eux, ni pour aucune de leurs lois. Les référendums sont foulés aux pieds par la négociation de traités « allégés » quelques mois après, et vogue la galère. Je ne veux pas habiter un empire, je veux habiter un pays. Je veux être un citoyen et non pas un sujet. Voilà pourquoi en plus d’émigrer je demanderai la nationalité de mon pays d’accueil dès que cela sera possible.
I had a dream
Puisque j’ai décidé hier de créer une nouvelle catégorie, « émigration« , je vais tâcher de l’enrichir. Je vais donc tenter de donner ici en vrac des exemples de mes motivations au départ, et je commence tout de suite avec l’article suivant paru dans Le Monde: l’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume.
Qu’est-ce que fait L’Oréal en matière de diversité et est-ce mesurable ?
Nous employons en France plus de 40 nationalités. En 2006, nous avons recruté 423 cadres et une centaine était d’origine étrangère. La loi nous interdit de compter le nombre de personnes issues de la diversité soit par le nom, soit par le lieu de résidence. Mais aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche.
Vous faites donc de la discrimination positive ?
Oui, d’une certaine manière. Et nous l’assumons. A partir du moment où, pour une catégorie de la population, il est plus difficile d’accéder à certains postes, il faut faire preuve de volontarisme.
Embaucher est forcément un acte discriminatoire, car quand on a un poste à pourvoir on reçoit en général de nombreuses candidatures, mais passons ce détail. L’Oréal affirme donc recruter de préférence des candidats d’origine étrangère. Ils appellent ça de la « discrimination positive ». J’appelle ça du racisme. Toute personne censée appellera ça du racisme. Mais il y a des lois contre le racisme! Mais il y a aussi des lois contre… la discrimination raciale. Donc au nom de la lutte contre le racisme une entreprise peut pratiquer ouvertement, publiquement, le racisme pour ne pas être taxée de raciste…
La seule conclusion logique à tirer de ces absurdités est la suivante: être blanc, parler la langue du pays, avoir un prénom « de souche » est désormais un handicap pour se faire embaucher dans certaines entreprises, et pas des moindres. Je veux être un citoyen comme tous les autres, avec égalité de droits.
Aller simple
Hier je commentais l’interview de « Hammer », traducteur iraqien pour l’armée américaine, par Michael Totten. Bien que l’intérêt essentiel réside dans son regard réaliste sur les conséquences aussi bien pour les Etats-Unis que pour l’Iraq d’un retrait américain d’Iraq, à mes yeux le passage suivant est le plus marquant:
Hammer: I don’t feel like I belong to this society. They think like each other, but they don’t think like me. I can’t continue with them
« Je n’appartiens pas à cette société. Tout le monde pense comme tous les autres, mais aucun ne pense comme moi. Je ne peux plus continuer avec eux. ». Je pourrais l’écrire en mon nom: je ressens la même chose ici en France. Ce n’est pas une simple question d’oppression, de danger, ou de niveau de vie: sans sentiment d’appartenance à une communauté que reste-t-il de ma « nationalité » française ?
Malheureusement, ce sentiment va croissant en Europe:
- Dutch Exodus
- 4000 people a week trying to leave UK
- France brain-drain
- European white flight
- French brain drain
Et en creusant bien je pourrais certainement trouver des articles traitant de la fuite vers les pays anglosaxons au capitalisme débridé, sans couverture sociale et où les ponts s’écroulent faute d’impôts (comme j’ai pu l’entendre sur France 5 dans l’émission « C dans l’air ») des Suédois, des Danois, des Allemands, d’Autrichiens…
Si vous n’avez pas le courage de lire les divers articles listés ci-dessus, voici quelques extraits:
“A lot of them are quite young, and they’re not idle. They just can’t see a future for themselves in this country. They want to get married and settle down and buy homes, but they can’t see it happening here.
“And time and time again they are saying to us they don’t want to be seen as racist because they are quitting because of immigration. We tell them of course they’re not.”
—
« I’ve lived here, in this town, almost all of my life, and it just doesn’t feel like Holland any more, » the 42-year-old electrical contractor said, as he took a break from packing to sit with his wife and three young children in their narrow, cozy living room. « It doesn’t feel like the place where I want to raise my family. »
—
It’s no wonder that many French scientists are heading for greener pastures outside of France. Their destination of choice is the United States, where a talented researcher can work on the cutting edge of his chosen discipline, have more autonomy and earn three times or more what he could back home. Japan, Canada and Ireland are also popular destinations.
Maintenant c’est à mon tour de prendre un aller simple. J’ai déposé un dossier pour le Canada.