J’ai appelé dans mon précédent post à l’action en Lybie, pour faire cesser le massacre trop visible de sa population par un taré mégalomaniaque vieillissant. Sauf que ce genre de décisions doivent être prises rapidement, très rapidement, quand Khaddafi a encore la tête sous l’eau, quand il n’a pas le temps de rassembler ses forces, de rappeler les mercenaires tchadiens et berbères, qu’il est encore tout surpris que le sol se dérobe sous ses pieds.
Mais non, on lui laisse d’abord reprendre les 3/4 du pays avant d’intervenir, histoire d’être sûrs que les meneurs soient exécutés, regrouper son armée. Alors à quoi bon intervenir ? Pour les élections de 2012, où Sarkozy comme Obama seront « challengers » au lieu d’être « champions en titre » ? Pour avoir l’air d’un homme, d’un vrai ? Pour faire la promo des Rafale ? Pour avoir la conscience tranquille ? Pour faire oublier le désastre nucléaire de Fukushima ? Ou celui de l’Iran, bientôt puissance atomique si personne n’y fait rien ?
Cette intervention n’a pas d’objectifs, et se base sur une résolution, forcément bancale, de l’ONU. Presque la moitié des avions engagés sont américains (90 sur 206). Les opérations sont « soutenues » (supported) par un des deux seuls navires de commandement US. Puisqu’Obama a décidé de ne rien décider (sa ligne de conduite la plus courante), et que dès aujourd’hui les moyens US sont retirés que va-t-il rester de l’opération ?
Khaddafi va pouvoir massacrer tranquillement, juste ce qu’il faut pour effrayer, terroriser la population, réaffirmer son pouvoir, et les médias pourront donc s’indigner envers cette inconstance des Américains, avec leurs façons de cow-boys à sortir le flingue puis à zapper façon inspecteur Harry avec une télécommande à la place du .44!
La leçon pour l’adorateur du 12ème imam et l’ophtalmologue fou (mais non, pas lui, lui…) est claire: si même la Lybie, pays insignifiant militairement s’en tire aussi facilement, alors aucun problème pour eux: ils peuvent dormir sans crainte.