A force de lire des dépêches contradictoires, je n’arrive pas à démêler ce que l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (si quelqu’un peut m’éclairer sur cette institution, je serai ravi), mais il aura suffi d’un titre du Monde pour savoir que les rouges ne sont pas contents:
Oui, vous lisez bien: au Monde, les dizaines de millions de morts de Staline, Mao, Pol Pot, pour ne citer que les plus meurtriers, n’ont pas été victimes du « communisme ». Le communisme est pur: les individus sont criminels, une idéologie ne peut pas l’être. Amusant que des admirateurs de l’idéologie collectiviste doivent se résoudre à employer les armes des « ultra-libéraux » (ramener à l’individu) pour défendre leur propre idéologie. Au Monde, le communisme est toujours propre, digne de cité.
Même ceux qui ont voté le texte ne vont pas au bout de l’idée:
Les opposants ayant dénoncé un amalgame avec les crimes nazis, Jacques Legendre (UMP) a répondu : « Est-ce qu’on n’a pas le droit de condamner les crimes du communisme parce que l’URSS a vaincu le nazisme ? » Il a ajouté : « Le fait que Staline ait libéré la moitié de l’Europe n’excuse pas ses crimes. »
Pourquoi limiter le débat sur le communisme à Staline ? Pourquoi employer le terme « libéré » pour parler de l’invasion soviétique de 1944-1945 ?
Sur le fond, pourquoi « amalgame » ? Staline n’a pas allumé de fours, mais a construit les camps de concentration avant Hitler. D’ailleurs, il n’a fait que reprendre ceux construits par Trotsky et Lénine (eux-mêmes améliorant ceux des Tsars…). Il a massacré tant et bien, lors de la dékoulakisation, des procès de Moscou, etc. Mais à part la similitude de méthode, il en existe une bien plus profonde: tout comme le nazisme, le communisme est fondamentalement une idéologie meurtrière. Le communisme dit qu’il y a des « classes », qu’une classe opprime l’autre, et que la classe d’en bas, majoritaire et qu’elle est donc moralement dans son droit d’éliminer la classe des oppresseurs. Les communistes appellent ça la « révolution prolétarienne », ou le « grand soir ». D’ailleurs dans leur hymne « l’Internationale » ils nous promettent un « monde nouveau », les communistes étant seuls humains autorisés à parcourir la surface de la planète (« l’Internationale sera le genre humain« ).
Ceux qui nieront cette évidence pourront toujours se tourner vers l’expérience: partout où le communisme a été tenté, cela s’est terminé (ou continue, hélas) par une dictature plus ou moins forte, plus ou moins sanglante, plus ou moins arriérée économiquement. Sous toutes les latitudes, tout au long du 20ème siècle, tous les régimes communistes ont eu les mêmes caractéristiques. Est-ce trop demander au Monde que de le reconnaître ?
Certains penseront que je coupe les cheveux en quatre, que le débat est vain. Il ne l’est certainement pas. J’ai entendu hier soir sur I-Télé un député déclarer que le communisme était une belle idée, malheureusement « dévoyée ». Il faut au contraire condamner sans relâche l’idéologie meurtrière des communistes, la décortiquer pour que tous puissent la reconnaître sous ses nouveaux habits de l’altermondialisme (qu’on pourrait appeler néocommunisme), de l’égalitarisme ethnique de Villepin et Borloo (sous couvert d’anti-racisme, où la « classe » opprimée est une « race » opprimée et a donc tous les droits), des projets socialistes de Villiers ou Chevènement (à part la religion, qu’est-ce qui les sépare ?)…
Il faut tuer l’idéologie communiste aussi sûrement que l’idéologie nazie a été éradiquée: elle doit se limiter à des groupuscules marginaux, inoffensifs pour la société, sans aucun poids politique, sans aucun espoir. Le Soleil Noir ne doit plus se lever: il ne suffit pas de condamner le communisme, il faut l’exécuter.