Monthly Archives: janvier 2006

Exécution du communisme

A force de lire des dépêches contradictoires, je n’arrive pas à démêler ce que l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (si quelqu’un peut m’éclairer sur cette institution, je serai ravi), mais il aura suffi d’un titre du Monde pour savoir que les rouges ne sont pas contents:
Dénonciation des 'crimes' communistes
Oui, vous lisez bien: au Monde, les dizaines de millions de morts de Staline, Mao, Pol Pot, pour ne citer que les plus meurtriers, n’ont pas été victimes du « communisme ». Le communisme est pur: les individus sont criminels, une idéologie ne peut pas l’être. Amusant que des admirateurs de l’idéologie collectiviste doivent se résoudre à employer les armes des « ultra-libéraux » (ramener à l’individu) pour défendre leur propre idéologie. Au Monde, le communisme est toujours propre, digne de cité.

Même ceux qui ont voté le texte ne vont pas au bout de l’idée:

Les opposants ayant dénoncé un amalgame avec les crimes nazis, Jacques Legendre (UMP) a répondu : « Est-ce qu’on n’a pas le droit de condamner les crimes du communisme parce que l’URSS a vaincu le nazisme ? » Il a ajouté : « Le fait que Staline ait libéré la moitié de l’Europe n’excuse pas ses crimes. »

Pourquoi limiter le débat sur le communisme à Staline ? Pourquoi employer le terme « libéré » pour parler de l’invasion soviétique de 1944-1945 ?
Sur le fond, pourquoi « amalgame » ? Staline n’a pas allumé de fours, mais a construit les camps de concentration avant Hitler. D’ailleurs, il n’a fait que reprendre ceux construits par Trotsky et Lénine (eux-mêmes améliorant ceux des Tsars…). Il a massacré tant et bien, lors de la dékoulakisation, des procès de Moscou, etc. Mais à part la similitude de méthode, il en existe une bien plus profonde: tout comme le nazisme, le communisme est fondamentalement une idéologie meurtrière. Le communisme dit qu’il y a des « classes », qu’une classe opprime l’autre, et que la classe d’en bas, majoritaire et qu’elle est donc moralement dans son droit d’éliminer la classe des oppresseurs. Les communistes appellent ça la « révolution prolétarienne », ou le « grand soir ». D’ailleurs dans leur hymne « l’Internationale » ils nous promettent un « monde nouveau », les communistes étant seuls humains autorisés à parcourir la surface de la planète (« l’Internationale sera le genre humain« ).
Ceux qui nieront cette évidence pourront toujours se tourner vers l’expérience: partout où le communisme a été tenté, cela s’est terminé (ou continue, hélas) par une dictature plus ou moins forte, plus ou moins sanglante, plus ou moins arriérée économiquement. Sous toutes les latitudes, tout au long du 20ème siècle, tous les régimes communistes ont eu les mêmes caractéristiques. Est-ce trop demander au Monde que de le reconnaître ?

Certains penseront que je coupe les cheveux en quatre, que le débat est vain. Il ne l’est certainement pas. J’ai entendu hier soir sur I-Télé un député déclarer que le communisme était une belle idée, malheureusement « dévoyée ». Il faut au contraire condamner sans relâche l’idéologie meurtrière des communistes, la décortiquer pour que tous puissent la reconnaître sous ses nouveaux habits de l’altermondialisme (qu’on pourrait appeler néocommunisme), de l’égalitarisme ethnique de Villepin et Borloo (sous couvert d’anti-racisme, où la « classe » opprimée est une « race » opprimée et a donc tous les droits), des projets socialistes de Villiers ou Chevènement (à part la religion, qu’est-ce qui les sépare ?)…
Il faut tuer l’idéologie communiste aussi sûrement que l’idéologie nazie a été éradiquée: elle doit se limiter à des groupuscules marginaux, inoffensifs pour la société, sans aucun poids politique, sans aucun espoir. Le Soleil Noir ne doit plus se lever: il ne suffit pas de condamner le communisme, il faut l’exécuter.

Démocratie

En 1999, les Autrichiens ont porté au pouvoir le FPÖe, mené par Jorg Haider. Il s’en est ensuivi un tollé médiatique assourdissant, qui au final s’est traduit par des sanctions à l’encontre de l’Autriche: une mission de l’Union Européenne a pendant 6 mois vérifié que le gouvernement autrichien ne violait pas les « droits de l’homme », pendant que les décisions sur l’UE étaient prises à l’exclusion de l’Autriche, que ses diplomates n’étaient plus conviés aux discussions etc… A l’époque, on parlait de sauvegarde de la démocratie, de mise à l’écart justifiée de l’Autriche pour cause de principe de précaution en cas de « peste brune ».
Nous voilà maintenant 6 ans plus tard. A Gaza, les Palestiniens viennent de porter au pouvoir le Hamas, organisation terroriste reconnue comme telle par les Etats-Unis aussi bien que l’Union Européenne (qui ne classe pas le Hezbollah comme organisation terroriste, c’est dire que la classification « terroriste » de l’UE est difficile à atteindre!). Où sont les réactions indignées des dirigeants européens ? Qu’attendent-ils pour couper les ponts avec l’Autorité Palestinienne ? Pour annoncer le gel des aides à l’AP ? Après tout, il n’y a pas à se pencher sur le cas du Hamas, le dossier est déjà bien rempli: attentats, tentatives d’attentats, rockets par ci, obus par là, fusillades sporadiques, tentatives d’infiltrations d’Israël… J’ai cherché des réactions. Tout ce que j’ai pu entendre tournait autour de thèmes absurdes: « respect du choix démocratique », de « laisser du temps au Hamas pour devenir un parti de gouvernement », de l’incompatibilité d’être « à la fois une organisation terroriste et un parti politique »… Bullshit. Les Etats vivent de violence, ils se sont tous créés dans la violence, et se maintiennent en place dans la violence (vous payez volontairement les impôts ?). Le Hamas est parfaitement adapté à gouverner. Il a même supplanté en termes de violence aussi bien verbale que réelle, le Fatah. Et les Palestiniens apprécient. Ils votent pour ça. Ils en veulent plus. Si des Autrichiens votent pour un pseudo-nationaliste éphémère, ils sont scrutés, honnis, pointés du doigt. Quand les Palestiniens votent pour une organisation terroriste, il faut leur donner du temps. Et de l’argent aussi, car n’oubliez pas que c’est l’Union Européenne qui finance leur Etat, leurs armes, et bientôt leurs attentats.

Responsables

Les Palestiniens sont enfin libres. Ils disposent d’un territoire sur lequel ils sont souverains. Ils viennent de voter. Et pour qui ont-ils voté ? Pour le Hamas pardi! Une organisation terroriste. Les Palestiniens sont face à leurs responsabilités. Ils ont choisi, ils viennent de montrer au monde leur vraie face. Maintenant que le Hamas est au pouvoir, Gaza est devenu de facto un Etat terroriste, et les attaques du Hamas contre Israël pourront être suivies de toute riposte contre l’Autorité Palestinienne elle-même, puisqu’elle se confond avec le Hamas.

Munich

Le film de Spielberg sort demain, et j’ai déjà lu tout ce qu’il y a à lire sur les blogs US à son sujet. Je m’attendais à des éloges, puisque le film prend position contre les exécutions des terroristes, qu’il montre des agents du Mossad qui « doutent » de leur mission, jusqu’à la fin du film, un plan sur les Twin Towers (avec la morale sous-jacente: la violence engendre la violence et les attentats du 11 Septembre c’est la faute à tous ceux qui tuent des terroristes arabes… le tout sur fond d’équivalence morale entre terroristes et agents israëliens!).
N’allez pas le voir, c’est un navet. C’est tout ce qu’il y a à dire dessus.

Mi-temps

Aujourd’hui, du hors-sujet sur LMAE: je vais vous parler supporters du PSG! Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera certainement pas la dernière. Après tout, tout le monde a ses faiblesses, non ?
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Respect à deux vitesses

Court extrait de Courrier International:

« Nous acceptons la liberté d’expression mais nous exigeons le respect », ajoutait Hafid Ouardiri

Hafid Ouardiri est le porte-parole de la mosquée de Genève, il a prononcé ces mots à l’occasion de la programmation de la pièce de théâtre « Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète » en Suisse. Ce qu’il veut dire par là c’est bien évidemment que la liberté d’expression est secondaire par rapport à l’Islam, et qu’il respecte plus l’Islam que la liberté d’expression. Comme le répète sans cesse Daniel Pipes, il ne faut jamais céder à ce genre de chantage. La liberté est plus importante que l’Islam.

Au soleil

Le Monde nous reparle de Guantanamo: témoignages accablants, Amnesty International, il faut fermer le camp… etcetera, etcetera, etcetera:

Quatre ans après les premiers transferts de prisonniers à Guantanamo, Amnesty International, organisation de défense des droits humains, a rendu publics, mercredi 11 janvier, de nouveaux témoignages de détenus affirmant avoir souffert tortures et humiliations à répétition dans le camp de détention américain sur l’île de Cuba.

Torture et humiliation ? Pourquoi mettre l’un à côté de l’autre ? Parce qu’il faut faire un raccourci de l’un à l’autre: humiliation = torture. Il ne faut surtout pas traiter un terroriste de tapette, c’est humiliant. Il ne faut pas les déstabiliser pour les faire parler. Il faut leur lire leurs droits, leur offrir un café, et leur donner un Coran en portant des gants (*).

Quelque 500 hommes d’environ 35 nationalités y sont encore détenus sans jugement. Les premiers étaient arrivés le 11 janvier 2002 dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » engagée par les Etats-Unis après les attentats contre New York et Washington quatre mois plus tôt.

L’alternative à les enfermer consiste en quoi ? Les fusiller ? Les exposer dans le zoo de Central Park ? Leur faire promettre d’être sage et de ne pas recommencer ? (**)

L’un des trois nouveaux témoignages recueillis semble confirmer la pratique des « enlèvements illégaux » pour le compte de la CIA, un détenu affirmant avoir été enlevé en Egypte, avant de réapparaître en Afghanistan et finalement d’être envoyé à Guantanamo.

Quoi ??? La CIA pratiquerait des opérations clandestines illégales ? Et en plus envers des ennemis des Etats-Unis ? Mais c’est dégueulasse! Ils devraient envoyer des lettres recommandées aux terroristes leur demandant de se rendre à l’ambassade américaine la plus proche pour discuter autour d’un verre de lait et de cookies, en présence d’un avocat commis d’office, payé par les contribuables américains!

« J’ai été emprisonné en Afghanistan par les Américains, après avoir été arrêté en Egypte lors d’un court voyage d’affaires », a écrit Abdulsalam Al-Hela, un Yéménite de 34 ans. Arrêté en septembre 2002, il aurait embarqué dans un petit avion de 20 places, menotté, aveuglé et bâillonné. Il aurait alors « disparu » à Bakou (Azerbaïdjan), puis été détenu pendant deux ans dans quatre endroits différents en Afghanistan avant d’être transféré à Guantanamo, le 17 septembre 2004. Il affirme y avoir été régulièrement battu, insulté et privé des soins médicaux dont il a besoin.

Il semble bien vivant ce témoin! Les privations extrêmes auxquelles il a été soumis n’ont visiblement pas altéré sa capacité à geindre.

Amnesty évoque également un journaliste travaillant pour la chaîne de télévision Al-Jazira, Sami Al-Hajj, 35 ans, de nationalité soudanaise, arrêté par la police pakistanaise en décembre 2001, remis aux Américains et transféré à Guantanamo le 13 juin 2002. « Pendant plus de trois ans, la plupart de mes interrogatoires ont eu pour but de me faire dire qu’il y a une relation entre Al-Jazira et Al-Qaida », a-t-il raconté.

Il a raconté. A Amnesty International, ils sont bon public.

Comme Al-Hela, Sami Al-Hajj affirme avoir été battu, notamment sur la plante des pieds, intimidé à l’aide de chiens. Il aurait également fait l’objet d’insultes racistes, été poussé du haut d’un escalier, placé à l’isolement pendant huit mois. Sami Al-Hajj a également déclaré ne pas pouvoir obtenir les médicaments qu’il doit prendre à vie après un cancer de la gorge traité en 1998.

Il a mal appris son petit manuel du jihadiste capturé celui-là! Il doit aussi affirmer qu’on a pissé sur le Coran, servi du bacon matin midi et soir, et que les gardes de sexe féminin se livraient à des lap dance pour accroître sa frustration.

Amnesty publie aussi le « journal » d’un troisième détenu identifié comme Jumah Al-Dossari, écrit en juillet 2005. Cet homme de 32 ans, qui affirme avoir été « vendu pour quelques dollars » par des troupes pakistanaises aux Américains, raconte en détail des interrogatoires musclés, à la fois en Afghanistan et à Guantanamo où il est détenu depuis janvier 2002.

Ah vraiment c’est trop dur Gitmo! On lui permet même de communiquer avec l’extérieur et de publier son journal.

En Afghanistan, il narre comment des soldats, à Bagram, jouaient avec le Coran « comme s’ils jouaient au football ». A Guantanamo, il affirme avoir été interrogé à 600 reprises, placé à l’isolement sans raison, menacé de mort, stressé lors d’interrogatoires par de la musique jouée très fort, laissé pendant de longues heures dans une pièce glaciale sans eau ni nourriture, attaché à un anneau cimenté au sol, ou encore humilié par une femme soldat en sous-vêtements, ou par l’offre de magazines pornographiques. Il fait état de viols par des enquêteurs et des soldats, dont les victimes refusent d’être identifiées.

Evidemment toutes ces « tortures » sont « sans raison ». Il n’y a ni guerre en court, ni terroristes en liberté. Et tout ce qu’il dit doit être pris au pied de la lettre. Il n’exagère rien, il n’invente rien. Tout le monde sait à quel point les Américains sont des pornocrates brutaux.

Ces hommes, a précisé Sharon Critoph, l’une des responsables du rapport, sont à ce jour toujours emprisonnés à Guantanamo, où 43 détenus poursuivent actuellement une grève de la faim. Leur témoignage a été recueilli via les avocats qui ont pu leur rendre visite, Amnesty n’ayant pas accès au camp.

Ils ont eu accès à des avocats… décidément la connerie humaine n’a pas de limite. Ce ne sont pas des prisonniers de guerre, bien que ce soit une guerre. Ce ne sont pas des prisonniers de droit commun, car c’est une guerre. Que sont-ils donc ? Des personnes sans droit aucun. Aucun. Ils ont déclaré la guerre à la terre entière, faisant du jihad leur vie, embrassant d’avance les 72 vierges qui leur sont promises. Et ils ont accès à des avocats, et parlent librement. Et tous tiennent le même discours: « torture! méchant pas gentil bobo moi! ». En gros: laissez-moi sortir, je suis une victime innocente d’une machine islamophobe, on nie mes droits fondamentaux d’être humain!

« Il n’y a pas de mesure intermédiaire en ce qui concerne Guantanamo. Le centre de détention doit être fermé et une enquête doit être immédiatement menée sur les nombreuses informations faisant état d’actes de torture et de mauvais traitements depuis 2002 », a répété, mercredi, l’organisation de défense des droits humains.

C’était la conclusion évidente: il faut fermer Gitmo! Dans cette guerre, il ne doit pas y avoir de prisonniers! D’ailleurs les islamistes pratiquent le zéro prisonnier: avec eux soit on est un otage et on rapporte du pognon, soit on est un instrument de propagande et on a la gorge tranchée face à la caméra. Faudrait-il adopter leurs méthodes pour être acceptable aux yeux d’Amnesty International ?

(*): vous croyez que je plaisante ? Hé bien non: à Gitmo le Coran est sacré et aucun infidèle ne doit le toucher sans mettre des gants.
(**): c’est ce qui a été fait pour 200 d’entres eux. Bien évidemment parmi ceux là beaucoup sont aussitôt retournés en Afghanistan ou en Iraq et sont morts là-bas, les armes à la main. Et ceux qui courent toujours, sont-ils vraiment assagis ?

Pâle copie

Quelques réalisations européennes avec lesquelles chirak souhaiterait nous amadouer:
– galileo:
Alors que le système GPS fonctionne parfaitement et est gratuit, il faut rendre l’Europe indépendante de la technologie US. Budgété 4 milliards d’euros, l’ex-directeur démissionnaire du projet estime que ça en coûtera 5 fois plus. Vous payerez.

– bibliothèque numérique européenne:
En « réponse » à Google Print, l’Union Européenne finance une « bibliothèque numérique européenne ». Pourquoi ? Mais pourquoi donc ? Les actionnaires de Google payaient pour développer les technologies, le stockage, la numérisation… il faut donc repayer pour avoir la même chose. Mais on payera plus cher, car l’argent de l’UE est inépuisable et la Commission n’attend pas de Retour sur Investissement.

– quaero:
La même chose que Google Print, pour la partie « moteur de recherche ». Google ne fait pas peur à Microsoft ni à IBM, mais à l’Union Européenne! Une simple compagnie fait peur à ce qui se veut la première puissance économique mondiale ? On croit rêver. Et pourtant l’UE décide qu’il faut un « moteur européen », certainement pour contrôler les algorithmes de recherche employés et donc pouvoir orienter à sa guise les résultats…

– airbus (et arianespace dans la foulée)
C’est déjà de la vieille histoire, Airbus. Combien a coûté cette compagnie ? Quels ont été les investissements réels ? Quels secteurs ne se sont jamais développés faute d’investissements détournés au profit d’Airbus ? Mais il fallait un concurrent européen à Boeing. Ok, aujourd’hui il existe, et Airbus se porte bien. A quel prix ? On ne saura jamais vraiment.

Pourquoi vouloir reproduire ce qui existe déjà ? L’URSS devait rattraper puis dépasser les Etats-Unis, aujourd’hui c’est l’Europe qui prétend rattraper et dépasser les Etats-Unis. Et comme l’URSS en son temps, l’UE est en train de mourir sous le poids du socialisme: démographie catastrophique, endettement massif, populations démotivées, désabusées, chômage endémique. Pour remplacer le KGB il y a le politiquement correct, et il y a la même nomenklatura goulue: grands patrons à l’ombre de l’Etat, hauts fonctionnaires, jusqu’aux petits nomenklaturistes locaux.
L’ironie de l’histoire ? C’est que l’UE est une création par copie de l’URSS.

Pile je gagne, face tu perds

Jacques Chirac veut convaincre les Allemands d’appliquer certaines dispositions de la Constitution
LE MONDE | 09.01.06 | 13h27 • Mis à jour le 10.01.06 | 12h45

Rappelez-vous: les Français ont voté non. Son accident cérébral aurait-il entamé sa mémoire ? Je penche plutôt pour le mépris du « peuple » et la mégalomanie. Ceci dit, il a déjà préparé un bel argumentaire:

Il faut à l’Europe des institutions plus démocratiques, plus stables, plus efficaces. On ne peut pas attendre. C’est pourquoi, je prendrai rapidement des initiatives pour relancer la construction de l’Europe politique, de l’Europe sociale, de l’Europe des projets.

Il manque un mot à cette phrase: « on ne peut pas attendre« . Attendre quoi ? Attendre le peuple pardi! L’Etat Européen doit avancer sans nous, puisque la constitution a été rejetée. Peu importe, le projet doit « avancer »:

Selon ses conseillers, M. Chirac estime que, pour réconcilier les citoyens avec l’Europe, il faut lancer des projets concrets dans l’énergie, la recherche ou la défense. Ensuite, il sera peut-être possible de relancer la réforme institutionnelle, jugée indispensable, avec la poursuite de l’élargissement.

Des projets concrets. Pour qui ? Pour ceux qui recevront les subventions j’imagine ? Pour les directeurs de mission, les observatoires de coordination, et tous ceux qui toucheront leur part ? Les autres pourront s’extasier devant les annonces grandiloquentes, toutes assorties de plan à 5 ans, 10 ans ou 20 ans… dont personne ne se souviendra plus au bout d’une semaine.
Dans le même temps, Jacques Chirac compte appliquer des bouts de la constitution:

A court terme, M. Chirac voudrait mettre en oeuvre les dispositions de la Constitution qui peuvent l’être à traité constant. Il se heurte à l’Allemagne, qui craint qu’une mise en oeuvre partielle du texte ne conduise à l’abandon de ses autres dispositions.

Cela ne convient pas à Madame Merkel, car elle veut la constitution dans sa totalité (peu importe le rejet!):

Nous ne souhaitons pas entrer dans un débat sur le texte. Nous souhaitons pour l’instant le conserver dans son intégralité. Il y a des raisons beaucoup plus profondes que les problèmes institutionnels qui ont conduit au non français et néerlandais. Améliorons le contexte avant de revenir sur le traité.

Ce sont là les mots de Mme Merkel elle-même: améliorons le contexte. Le contexte, c’est nous. Changeons de peuple! Distribuons un peu d’argent à droite à gauche, le traité est bon, ils n’en veulent pas, ils ont tort, ils l’auront quand même.
Que devrait faire Chirac ? En tant que chef d’Etat, élu par les Français, il devrait se plier à la volonté populaire. Au lieu d’envoyer Toutou-Blazy à Berlin (pour négocier l’application partielle), il devrait répondre à Mme Merkel qu’il respecte la démocratie, celle dont il déplore justement l’absence au niveau européen (et pour cause, il passe outre le vote, il en est donc le principal responsable) et qu’en conséquence il est hors de question de renégocier ce traité. Mais non: dans les milieux politiques, ce n’est que partie remise. Il semble déjà acquis qu’ils ne nous feront pas revoter:

Même à supposer qu’elle soit ratifiée en France et aux Pays-Bas, la Constitution, amendée ou non, aurait de grandes chances d’être rejetée dans les pays qui ont suspendu des référendums à hauts risques : le Royaume-Uni, la Pologne et le Danemark. Il faudrait modifier préalablement le système d’approbation. « On ne va pas recommencer à jouer aux dés », juge M. Lamassoure.

Traduction: on va changer les règles du jeu. La porte est fermée, on passera par la fenêtre. Par le garage. Par le toit. L’Etat Européen aura lieu, avec ou sans nous, ou contre nous. Pile je gagne, face tu perds.

Edit: désolé pour les fautes, les oublis etc… je n’ai pas les idées très claires.

Zéro

Réaction à l’épisode du train:

Le Parti socialiste a évoqué une « insécurité inquiétante » et interpellé le gouvernement, en soulignant notamment « les délais, manifestement longs, dans lesquels les voyageurs ont été secourus ».

A part l’évidente hypocrisie de dénoncer « l’insécurité » pour laquelle le PS a si longtemps oeuvré et nié à la fois, la réaction en dit long sur l’état de la France. L’affaire du train est quasi grotesque, absurde. 500 personnes terrorisées par 100. La solution est évidente: pour que ce genre d’incident ne se reproduise pas, il suffit aux 500 de sortir leurs 9mm, 357, 11.43 et autres. Dans ces conditions, le jeu n’en vaut pas la chandelle: un téléphone mobile ou une balle ? Mais cela échappe totalement aux socialistes, qui voudraient améliorer le « délai de secours ». Peut-être ce délai pourra baisser, grâce à l’achat de nouveaux véhicules, d’un réseau plus dense de casernes, d’une meilleur communication entre unités, etc… Allez, en mettant une escouade de police dans chaque train, le temps de réaction tendrait même vers zéro. Mais mettez une arme entre les mains de seulement 10% des passagers du train, ce temps de réaction tombera à zéro. Immédiatement.