Le gouvernement du Sri Lanka aurait trouvé un moyen radical pour mettre un terme à un conflit armé: la victoire totale. Le chef suprême des LTTE (Tigres Tamouls, inventeurs de l’attentat suicide bien avant Al Qaeda) a été tué par l’armée du gouvernement, mettant fin à des décennies de combat!
Ouf pour les Sri Lankais, ouf pour la population tamoule, qui subissait le joug des Tigres (impôt révolutionnaire, conscription). Les seuls mécontents bien évidemment sont à chercher du côté occidental, cf cet article trouvé sur 20minutes.fr:
Est-ce la fin de 37 années de guérilla? Alors que l’armée annonce la mort du chef des Tigres Tamouls et l’écrasement de la rébellion, Eric Meyer, analyse les possibilités d’avenir du pays. Si la fin des Tigres doit permettre d’évoquer la questione des 18% de Tamouls du Sri Lanka sur la scène politique, la lutte du LTTE risque, quant à elle, de se poursuivre à travers des vagues d’attentats.
L’armée annonce la mort du chef des rebelles tamouls, Velupillaï Prabhakaran. Le mouvement peut-il se poursuivre avec un autre leader?
La mort de Prabhakaran signe clairement la défaite de la stratégie militaire des Tigres qui n’ont plus la capacité de se battre contre l’armée. Mais sa disparition ne signifie pas la fin de la lutte. Aujourd’hui, il existe une seule personne qui pourrait poursuivre le combat des Tigres. Il s’agit de Selvarajah Pathmanathan, alias Kumaran Pathmanathan. Basé en Thaïlande, il est le chef des «services financiers» de la rébellion tamoule et à la tête d’un véritable trésor de guerre. Il n’est pas impossible qu’il décide de mobiliser la diaspora et de continuer le combat en finançant des attentats depuis l’étranger.
Mais la lutte peut-elle se poursuivre autrement que part les armes?
Oui, elle peut aussi ressurgir sur la scène politique. Les Tigres ont monopolisé la question de la défense des Tamouls et ont supprimé tous les politiciens qui souhaitaient mener le combat sur la scène politique. La fin de la guérilla va donc permettre un retour du débat. Mais la question aujourd’hui est de savoir quelle place donnera le gouvernement aux 18% de Tamouls présents dans le pays. Une douzaine de députés tamouls a été élus en 2005. Parmi eux figure Veerasingham Anandasangaree, chef du Tamil United Liberation Front. Il pourrait être un interlocuteur potentiel.
Les tamouls représentent plus d’un quart de la population totale du Sri Lanka, le pouvoir en place est-il prêt à dialoguer?
C’est l’un des enjeux majeurs pour le pays. Il y a environ 200.000 personnes qui étaient aux côtés des Tigres, de grès ou de force, dans les zones qu’ils dirigeaient. Le pouvoir va maintenant devoir gérer et écouter leurs revendications ainsi que celles de l’ensemble de la communauté tamoule du pays. Il faudra que le Président, Mahinda Rajapakse, se montre prêt à faire des concessions. Il doit annoncer, mardi devant le Parlement, la victoire sur les Tigres. S’il tient un discours triomphaliste et ne tend pas la main vers les Tamouls alors il faudra s’inquiéter pour l’avenir du pays.
Le gouvernement sri-lankais, après avoir écrasé les Tigres Tamouls, devrait faire des concessions, et pour ça trouver vite fait quelqu’un avec qui négocier. Pourquoi faire ? Se rendre ? Proposer une trêve ? A force de toujours rechercher des voies « pacifiques », « diplomatiques », des « compromis », des « négociations » on ne fait qu’une chose: prolonger des conflits, signifier que faire sauter des bombes et utiliser des boucliers humains accorde un statut spécial, donne voix au chapitre, permet d’être invité dans les chancelleries occidentales etc…