Monthly Archives: juin 2008

About Obama

Dans son discours d’investiture à la candidature démocrate, The Chosen a parlé en ces termes:

I am absolutely certain that generations from now, we will be able to look back and tell our children that this was the moment when we began to provide care for the sick and good jobs to the jobless; this was the moment when the rise of the oceans began to slow and our planet began to heal … . This was the moment – this was the time – when we came together to remake this great nation. »

Comme je n’ai pas trouvé la traduction en français, je vous la donne:

Je suis absolument certain que dans plusieurs générations, on regardera en arrière et on dira à nos enfants qu’aujourd’hui est le jour où on a commencé à donner des soin aux malades, à donner du travail aux chômeurs, que ce jour a marqué le début de la baisse de la hausse (sic) des océans et que notre planète a entamé sa guérison.  C’est aussi le jour, il était temps, que nous nous unissions pour ensemble reconstruire cette grande nation.

Wow. Il va faire baisser le niveau des océans et guérir la planète. Quel mégalomane. Et ça ne fait pas rire Mark Steyn:

Speaking personally, I don’t want to remake America. I’m an immigrant, and one reason I came here is because most of the rest of the Western world remade itself along the lines Sen. Obama has in mind. This is pretty much the end of the line for me. If he remakes America, there’s nowhere for me to go – although presumably once he’s lowered sea levels around the planet there should be a few new atolls popping up here and there.

Moi non plus je ne ris pas. Je serai bientôt un habitant d’Amérique du Nord, un voisin d’Obamaland peut-être. Si Obama transforme les Etats-Unis en Europe bis, où irai-je ?

La mascarade démocratique

Petit point à J+1 sur le « non » irlandais sur 20 minutes.fr:

Traité de Lisbonne: «pas d’autre solution» qu’un nouveau vote des Irlandais:

A vote gênant, nouveau vote? Comment faire pour que  «l’incident irlandais ne devienne pas une crise», selon l’expression de Nicolas Sarkozy, qui s’exprimait samedi lors d’une conférence de presse commune avec George W. Bush? Alors que la France doit prendre la présidence de l’Union européenne le 1er juillet, son gouvernement commence à chercher comment sortir de la crise institutionnelle créée par le «non» irlandais. Et, il n’y a «pas d’autre solution» pour sauver le traité européen de Lisbonne qu’un nouveau vote des Irlandais, selon le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, interviewé samedi sur Europe1. Mais ce vote pourrait avoir lieu après une «adaptation» du texte pour ce pays.

«Il faut que le processus de ratification aille jusqu’à son terme (…) et pendant ce temps-là laisser le temps de la réflexion aux Irlandais, savoir si moyennant quelques médiations ou une demande de leur part ils peuvent revoter.» «Il est trop tôt pour savoir ce qu’ils vont nous demander», a-t-il ajouté, ajoutant qu’un Conseil européen prévu les 19 et 20 juin pourrait être l’occasion pour le Premier ministre irlandais de faire part de son «analyse».

L’hypothèse de cette «médiation», qui interviendrait «au terme du processus de ratification« des 26 autres pays membres de l’UE, est que l’on «se mette d’accord avec les Irlandais sur une demande a minima qui ne rouvre pas (le dossier des institutions)», a dit le secrétaire d’Etat français.

«Les Irlandais ont un statut neutre, ils peuvent demander à être exonérés par exemple véritablement de ce qui est la politique européenne de sécurité et de défense dans le cadre du nouveau traité», a-t-il suggéré. Ce serait «une adaptation marginale qui ne concerne que les seuls Irlandais», a-t-il souligné.

«Soit ils revotent au terme d’une médiation, soit nous continuons à travailler dans le cadre actuel», a-t-il conclu.

Résumé: les irlandais revoteront sur un texte marginalement modifié. C’est la position officielle de l’Etat français. La souveraineté irlandaise ? Pffft.
Et maintenant une revue de presse du «non» irlandais:

L’«Irish Daily Mirror» évoque une «grave rupture entre l’establishment politique et le citoyen ordinaire», blâmant «l’arrogance du camp du oui» qui considérait un vote positif comme acquis.

Evidemment qu’il est arrogant l’establishment, il a les médias dans sa poche, l’UE à son service. Comme en 2005 en France; tous les journaux pour, tous les états majors pour, et les « gens », ceux qui bossent, ceux qui se demandent à quoi servent les jet-setters européens, avec leurs émoluments fantastiques, leurs avantages incontrôlés, et leur certitude d’être le Sens de l’Histoire.

Pour le «Times» de Londres, les Irlandais ont dit «non» à un projet qui était «jusqu’à présent nappé d’un jargon incompréhensible et auquel l’impulsion a été donnée par des fonctionnaires qui l’avaient inventé».

Sur le même registre, «Libération» souligne que l’Union «a besoin de démocratie, de pédagogie. Elle doit associer les peuples de l’Europe à sa construction». L’UE est «trop abstraite, trop loin des gens», martèle également «Ouest-France».

Libération souligne le besoin de démocratie ? On vient d’en avoir, dans un pays sur 27. C’est ça l’UE: la démocratie, un peu! Et puis il faut de la pédagogie, parce que vu que personne ne comprend à quoi elle sert à part pondre des lois débiles, siphonner des centaines de milliards de subventions, il faudra expliquer longtemps aux idiots que nous sommes!

En Allemagne, «Die Welt» (conservateur) fustige «les élites politiques européennes» qui considèrent que le peuple irlandais a rejeté le traité parce qu’il ne l’a pas compris. Mais «pourquoi (les Irlandais) auraient-ils dû approuver un Traité dont nul ne leur a expliqué l’utilité?»

Toujours la même rengaine: ils ont voté non parce qu’ils n’ont pas compris, parce que ceux qui votent non sont des cons.

Les deux grands quotidiens belges considèrent eux qu’il aurait mieux valu ne pas poser directement la question aux électeurs irlandais. «Il y a un vrai problème avec ces référendums occasionnels, qui permettent les plus extravagants parasitages du débat public», écrit «Le Soir», tandis que «La Libre Belgique» évoque l’«exercice inepte» consistant à soumettre à référendum des textes dont le «citoyen lambda» ne peut saisir tous les enjeux.

Au moins les belges y vont franco: la démocratie pose problème, passons nous de démocratie. C’est vrai que l’appel au vote c’est le parasitage du débat public, n’est-ce pas ? Et puis de toute façon le citoyen lambda est un imbécile, autant laisser aux grands chefs éclairés le soin de nous guider vers… ce qui leur chantera puisque les crétins de base sont incapables de comprendre les desseins de leurs maîtres.

Quelles qu’en soient les raisons, le «non» irlandais a déclenché un séisme politique d’ampleur inédite, observent nombre d’éditorialistes. «Un coup dur pour l’Europe», affirme aux Pays-Bas «De Volkskrant». Un «cauchemar européen», titre le journal bavarois «Süddeutsche Zeitung» (centre-gauche), qui redoute une «paralysie interne» de l’UE. «Sans doute le pire revers pour le projet européen en 50 ans», craint le quotidien espagnol «ABC» (conservateur).

Le fameux « projet ». Où démarre-t-il, où s’arrête-t-il ? Nulle part: c’est une fin en soi, le « projet » européen, pour les « élites ». Ils en vivent, volent de capitale en capitale, prennent des décisions « importantes », se saisissent de « dossiers », font la pluie et le beau temps sur des secteurs économiques via leurs lois…

Tous les journaux ne crient cependant pas à la catastrophe. Au-delà des commentaires triomphants des quotidiens eurosceptiques – à Vienne, le tabloïd «Kronen Zeitung» évoque un «miracle», tandis que le «Sun» britannique félicite les Irlandais pour leur «courage» – d’autres éditorialistes soulignent que cette panne institutionnelle peut permettre à l’Europe de prendre un nouveau départ.

Un nouveau départ ? Tut tut tut, vous n’y pensez pas: la direction est donnée, et à part des modifications mar

«Ce n’est pas la fin du monde», souligne en Allemagne la «Frankfurter Allgemaine Zeitung». «Le “non” de Dublin secoue l’Europe, mais est-ce une catastrophe?» s’interroge en Italie la «Stampa».

Des réflexions de bon sens.

Ce revers «ne signifie pas un bouleversement du calendrier», analyse à Stockholm le «Svenska Dagbladet», mais pourrait «pourrait alimenter le vieux rêve gaulliste d’une UE dirigée par un petit groupe, dit des grands pays, avec la France en pointe». «Dans le pire des cas, l’intégration (européenne) va se faire sur une autre base, celle de petits groupes de pays», avance aussi la «Pravda» en Slovaquie.

Pour Alain Duhamel, dans «Nice-Matin», «c’est une Europe à géométrie variable qui va se développer, avançant sujet par sujet avec ceux des pays qui le souhaitent».

Et une Europe qui se ferait pas du tout ? Parce que celle-là a prouvé sa nocivité…

Tout le monde dehors

Si Gitmo ferme, qui récupère les irrécupérables ? Certains n’ont rien perdu de leurs ardeurs meurtrières en prison.

Et voilà ce qu’ils feront: Iraqi jihadists use 8-year-old girl as suicide bomber, et ça: Al-Qaeda Has Used 6,000 Suicide Bombers in Iraq. Seule la mort arrête définitivement les terroristes. Donnons leur le martyr. Le plus vite possible, avant que les juges ne les relâchent. Des juges comme celui-là:

Quand non veut dire oui

Quand non veut dire oui:

«La Commission européenne pense que les ratifications qui restent à faire devraient continuer à suivre leur cours», a déclaré vendredi José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne.

Les Irlandais, les insolents, ont osé dire non. « Non à l’Europe », comme si « l’Europe » se résumait à l’hydre bruxelloise. Les Irlandais ferment leurs frontières ? Non. Les Irlandais expulsent les Grecs, Finlandais, Français, Espagnols, Italiens, Lituaniens etc ? Non. Les Irlandais vident les supermarchés des produits portugais, suédois, hollandais ? Non. Les Irlandais revendent leurs Renault, Audi, Fiat, VW ? Non. Alors quoi ? Alors ils ont dit non à la v1.1 de la Constitution Européenne

Cette fois-ci, pas de revote prévu. Le « vous voterez jusqu’à ce que vous donniez la bonne réponse » n’est pas envisagé, pour préserver certainement des apparences de démocratie. Plus dans cette veine ici: Irish Voters Dump Latest EU Treaty. N’oubliez pas non plus de fêter dignement les Irlandais.


Rappel de mes précédents posts à propos de la constitution européenne:

Lawfare

Grande victoire pour les touristes de Guantanamo: après plusieurs années nourris logés dorés au soleil des Caraïbes, ils vont peut-être enfin pouvoir sortir:

et je ne fais pas le tour de tous les blogs et de toutes les réactions, car il y en a trop.

Bref, les « combattants ennemis » n’existent plus, donc entre 44 et 45 les prisonniers de guerre nazis n’auraient pu être internés mais auraient du être jugés, à moins que ce ne soient uniquement les combattants sans uniforme qui ne soient protégés par le jugement actuel, auquel cas pour tous les adversaires futurs des Etats-Unis: enlevez vos uniformes, vous êtes mieux protégés juridiquement qu’avec!!!! Et puis maintenant les personnes capturées en dehors des Etats-Unis, détenus hors du territoire américain peuvent bénéficier des droits légaux en vigueur sur le territoire des Etats-Unis ? Les tribunaux américains risquent de déborder de demandes en cas de conflit de grande ouverture, et nul doute qu’un tas d’avocats vont se faire un plaisir d’assister les terroristes (à comparer à l’assistance apportée aux victimes du terrorisme)

La conclusion évidente, au niveau des militaires sur le terrain, devrait être la suivante: « tuons les avant que les juges ne les relâche ». Tant pis pour les infos gagnées lors d’interrogatoire, même un peu rudes (waterboarding par exemple)! Aberrant.

C’est toujours le bon moment

C’est toujours le bon moment pour discuter:

La présidence française a aussi annoncé le prochain envoi en Syrie de deux émissaires français près de cinq mois après la suspension par Paris des relations avec Damas qui butaient sur le dossier libanais

Mais pourquoi discuter quand on a rien à offrir, et rien à recevoir ? C’est tout le drame de la diplomatie française, qui n’a plus de bâton et pas plus de carotte (cf les caisses vides de l’Etat). Parce que Sarkozy aime voir son nom imprimé dans les médias ? Parce que bavarder ça passe le temps ? Parce que les palais syrien sont confortables ? Pour un trek dans le désert ?

Au cours de sa visite de quelques heures le président français a déclaré que le nouveau président Michel Sleimane avait « la grande responsabilité de conduire à terme cette réconciliation nationale » entamée le mois dernier.

Il n’y a pas de réconciliation, il y a capitulation sans conditions de la part du gouvernement légitime libanais. Et Sarkozy se propose de cautionner la prise de pouvoir par la Syrie et l’Iran, via le Hezbollah, du Liban ?

Outre un tête-à-tête avec M. Sleimane, le président Sarkozy a également rencontré des dirigeants de 14 partis libanais, y compris le Hezbollah.

Il a annoncé que M. Fillon reviendrait à Beyrouth avec une délégation économique « pour participer à la reconstruction du Liban » auquel une conférence internationale, à Paris en 2007, avait promis 7,6 milliards de dollars.

Sarkozy s’est donc auto-humilié en rencontrant le Hezbollah. Et Fillon va revenir avec des valises pleines de billets pour remercier tout ce beau monde, et enrichir encore une fois la Syrie. Ce serait comique si ce n’était tragique: le Hezbollah stocke des armes pour sa prochaine guerre contre Israël, qui peut survenir n’importe quand. Et que feront les ridicules soldats de l’ONU, dont 1800 français, pour s’y opposer ? Sarkozy dira quoi ? Il gueulera contre la réponse disproportionnée d’Israël ? On cauchemarde.

3 générations plus tard

Dans 30 ans, le Royaume-Uni sera une nation islamique. Oh, peut-être pas au sens iranien, saoudien ou lybien du terme, mais qui voudrait parier là-dessus ? Pas moi en tout cas. Mais dans 30 ans, ce que l’Europe ne sera sûrement pas, c’est au même niveau de vie que les Etats-Unis. Pour ça, il faudrait patienter 75 ans avec un différentiel de croissance 0.5 point chaque année en faveur de l’Europe:

The Association of European Chambers of Commerce in Brussels warned that the transatlantic gap had widened yet further in the past five years by all key measures, despite the pledge by EU leaders at the 2000 Lisbon summit to transform Europe into the world’s « most dynamic knowledge-based economy » by the end of the decade.

The EU-wide umbrella group, known asEurochambres said the EU’s overall employment rate was still stuck at levels attained by the United States in 1978, chiefly due to an incentive structure that discourages women from working and prompts early retirement by those in their fifties.

It found that the European Union’s research and development levels were achieved by America as long ago as 1979, while the lag time on per capita income is 18 years.

« It will take the EU until 2072 to reach US levels of income per capita, and then only if the EU income growth exceeds that of the US by 0.5pc, » the study said.

Comme le différentiel de croissance est en général dans l’autre sens et de l’ordre d’un ou deux points les « mauvaises » années (3 à 4% aux USA, 1 à 2% en Europe), dans 75 ans le plus probable est que la France et les autres seront loins derrière la Chine, avec une population sous-qualifiée, largement musulmane (avec les risques que cela entraîne, cf la situation anglaise)… En passant de France au Canada, je vais faire un bond de presque 20 ans dans le futur question niveau de vie.

Brittarabia

Gone in thirty years:

If recent reports of trends in religious observance prove to be correct, then in some 30 years the mosque will be able to claim that, religiously speaking, the UK is an Islamic nation

(texte complet traduit en français sur drzz)

Mark Steyn note très justement:

Strange to witness one of the oldest and most successful of nations commit suicide without even being aware of what it’s doing.

Bizarrement en France, la classe politique ne semble pas décidée à jeter par dessus bord l’identité européenne, non seulement en défendant la liberté quand c’est nécessaire (pensez à la mobilisation autour de Charlie Hebdo dans l’affaire des « caricatures » de Mahomet), et aussi concernant le voile à l’école, ou encore l’affaire en cours de mariage annulé pour cause de non virginité de la mariée (au marié bien sûr, on ne lui demandera pas…). En Angleterre, le prosélytisme chrétien est réprimé. Eurabia devient chaque jour plus tangible, et je n’habiterai pas en Eurabia.

Note: Ne Cede Malis vise juste à propos de l’histoire absurde de mariage annulé. Mon propos n’est pas de dire qu’il ne faut pas annuler ce mariage (et je ne vois pas pourquoi il faut un juge alors que les parties sont d’accord!), simplement de souligner la réaction des politiciens.