Faillite, a déclaré François Fillon:
« La France est un pays riche, qui heureusement a des ressources qui lui permettent de faire face à l’avenir, mais l’Etat est dans une situation critique », a-t-il déclaré, lors d’un entretien accordé à RTL.
« Cela fait 33 ans que la France n’a pas voté un budget en équilibre », a-t-il souligné, rappelant que la France avait 1 150 milliards d’euros de dette publique cumulée à la fin de 2006, et que le déficit de la Sécurité sociale devrait frôler les 12 milliards d’euros. « Ce n’est plus supportable », a-t-il lâché. Pour François Fillon, qui en a appelé au bon sens de « n’importe quel chef d’entreprise, n’importe quel chef d’exploitation, n’importe quel chef de famille », la priorité est de ne plus emprunter « pour financer ses dépenses de fonctionnement ».
« Situation de faillite »
Vendredi, lors d’une rencontre avec des viticulteurs corses, François Fillon avait déploré être « à la tête d’un état dans une situation de faillite sur le plan financier ». Il avait alors confirmé son intention de « ramener le budget de l’Etat à l’équilibre avant la fin du quinquennat ».
Et ailleurs ? On fait aller:
La Chambre des communes canadienne a voté, mercredi 31 octobre, en faveur de nouvelles mesures fiscales dévoilées la veille par le ministre des finances, John Flaherty. Celui-ci a profité d’une désormais traditionnelle « mise à jour économique » d’automne pour annoncer de nouvelles réductions d’impôts et une baisse d’un point de la taxe sur les produits et services (TPS, équivalant de la TVA) à compter du 1er janvier 2008.
Au total, le gouvernement conservateur de Stephen Harper, minoritaire depuis vingt et un mois, met en branle un plan d’allégements fiscaux totalisant 60 milliards de dollars canadiens de 2007 à 2012 (43,6 milliards d’euros), dont 45 milliards pour les impôts des particuliers et 15 milliards pour les entreprises.
La conjoncture était propice à ces mesures. « Les fondements de notre économie sont solides, aussi solides que le Bouclier canadien (une zone géologique du nord et du nord-est du pays, composée de roche nue) », explique M. Flaherty. « Le taux de chômage est bas, l’investissement des entreprises soutenu et les dépenses de consommation vigoureuses, ce qui nous procure une plus grande marge de manoeuvre – dont peu de pays disposent – pour abaisser le fardeau fiscal des Canadiens et des entreprises », ajoute le ministre des finances.
Le Canada n’a pas encore subi les effets du ralentissement américain mais le risque est toutefois réel pour un pays si dépendant de ses exportations vers son puissant voisin. D’autant que sa monnaie vient de dépasser la parité avec le billet vert et a atteint, mercredi, son plus haut niveau en près de 130 ans face à la devise américaine.
Dans un contexte international de concurrence de plus en plus forte et de climat incertain de l’économie mondiale, le Canada doit faire « des choix stratégiques judicieux et continuer de foncer sans s’asseoir sur (ses) lauriers », a indiqué le ministre.
La baisse de 7 % à 5 % de la TPS, promesse électorale conservatrice, sera effective début 2008, après une première diminution d’un point en 2007. La mesure, qui coûtera 35 milliards de dollars d’ici 2012, a été critiquée tant par les analystes que par les partis d’opposition. Le chef libéral Stéphane Dion estime qu’il s’agit d’une « erreur grossière » et que l’argent aurait été beaucoup mieux employé en baisses d’impôts et investissements majeurs, notamment dans des infrastructures.
Les particuliers bénéficient de réductions importantes de l’impôt sur le revenu. Avec la baisse de la TPS, ils voient leur fardeau fiscal réduit de 4,8 milliards de dollars en 2007 et de 7,9 milliards en moyenne annuelle ensuite. Ces mesures « ne réduisent pas les écarts entre riches et pauvres », dénonce toutefois le Nouveau Parti démocratique (NPD).
Pour les entreprises, l’essentiel est « d’amorcer une nouvelle ère au cours de laquelle elles pourront compter sur une baisse constante et prévisible de leurs impôts », précise M. Flaherty. Au menu : la réduction d’un point du taux d’imposition des sociétés qui atteint 22 % aujourd’hui. L’objectif est de le ramener à 15 % d’ici à 2012. Le Canada aura alors le plus bas taux d’imposition sur les sociétés du G7 ! Le Bloc québécois et le NPD estiment toutefois que cette mesure profitera plus aux grandes entreprises qu’aux industries manufacturières et forestières, en situation précaire.
Le « mini-budget » révèle aussi que le gouvernement fédéral continue, comme ses prédécesseurs libéraux, à sous-évaluer ses surplus. Pour l’exercice qui prend fin le 31 mars, Ottawa avait prévu un excédent de 3 milliards de dollars canadiens… qui devrait se transformer, selon les prévisions actuelles, en près de 16 milliards de dollars. Le ministre a annoncé qu’il affecterait 10 milliards de dollars au remboursement de la dette, laquelle devrait passer sous la barre des 25 % du produit intérieur brut (PIB) à l’horizon 2011-2012.
Qui payera les retraites en France ? Qui remboursera les dettes colossales de l’Etat français ? J’émigre pour ne pas être une partie de la réponse.