Le Monde:
Le scrutin s’est déroulé sans déferlement de violence. Les insurgés sunnites, hostiles au projet de Loi fondamentale rédigé par le Parlement majoritairement chiite et kurde, avaient pourtant menacé de s’en prendre aux électeurs comme lors des élections législatives de janvier, durant lesquelles plus de quarante personnes avaient été tuées.
J’avoue que le vote sur la Constitution iraqienne de samedi m’inquiétait peu: je pense que le débat est clos en Iraq, militairement. La guerre civile iraqienne n’a pas lieu, le gouvernement est en place, la Constitution est approuvée: Zarqawi est dans l’impasse. Il n’a pas assez de troupes pour mettre en danger le processus en route, il n’a pas su mobiliser les Sunnites en masse pour s’opposer au gouvernement actuel de façon militaire. Il n’a donc qu’un pouvoir de nuisance important, mais limité: il ne sera jamais dans la position de renverser le gouvernement par les armes. Politiquement, les Sunnites sont hors-jeu: il n’est pas possible de poursuivre à la fois une stratégie de terrorisme massif dirigé presque exclusivement contre les autres parties, et de dialoguer pacifiquement avec les victimes… Le terrorisme vient donc de subir une seconde énorme défaite, qui confirme celle de janvier dernier, et l’échec de Zarqawi est patent, sauf pour les médias.
Et au-delà de l’Iraq, Zawahiri, le stratège d’Al Qaeda, comprend bien ce qui est en jeu:
l’Irak est devenu le lieu de la plus grande bataille de l’islam de notre ère
Ironiquement, cette bataille se déroule principalement dans les médias occidentaux:
Quand les médias occidentaux prendront conscience qu’ils sont un outil au service de l’ennemi ? Une bataille gigantesque est gagnée sous leurs yeux, et ils prétendent encore le contraire.