Hélas la main du gouvernement israëlien a tremblé. Ehud Olmert n’a pas osé mobiliser en masse et frapper extrêmement fort. Il a eu un mois pour mener à bien une mission certes problématique, mais certainement pas impossible si Israël s’était donné les moyens. Le Hizb’Allah sort donc « vainqueur » de la bataille: il ne désarmera pas, les soldats israëliens kidnappés manquent toujours à l’appel, son poids politique au Liban est renforcé, et bien sûr ses patrons iraniens et syriens affichent de grands sourires.
Et l’on mesure toute l’ampleur de la défaite israëlienne dans le discours de Bachar Al Assad, « souverain » de la Syrie:
«Nous leur disons qu’après avoir goûté à l’humiliation dans les dernières batailles, vos armes ne vont pas vous protéger – pas vos avions ou vos missiles, ni même vos bombes nucléaires… Les futures générations dans le monde arabe trouveront un moyen de vaincre Israël ».
Ni même vos bombes nucléaires: parce qu’il sait qu’Israël ne les emploiera pas, ou trop tard. Israël ne frappe pas de toutes ses forces le Hizb’Allah alors que 500.000 Israëliens se terraient dans les abris, que le port de Haïfa était à l’arrêt, que des centaines de roquettes s’abattaient chaque jour sur le territoire d’Israël.
La dissuasion est un exercice de démonstration de force. Il s’agit de prouver à votre éventuel ennemi qu’il ne peut que perdre à vous combattre. La réticence d’Israël à lancer une opération de grande ampleur, à détruire quelques centaines de chars syriens pour la forme, à prendre Tyr et à s’enfoncer dans la Bekaa, à détruire systématiquement les villages dans lesquels des armes étaient entreprosées (et j’entends par là raser entièrement ces villages), à empêcher tout mouvement au sol via une surveillance aérienne constante et des bombardements constants, à dire non à toute opération « humanitaire » destinée à « apporter de l’aide » à des populations dont seule la fuite aurait pu assurer la sécurité, c’est-à-dire au final de se lancer dans un conflit de grande envergure avec s’il le fallait 100.000, 200.000 ou 300.000 hommes, toutes ces hésitations, toutes ces décisions mettent en danger Israël.
Oui je sais bien à quel point les populations civiles auraient souffert de ces engagements. Mais finalement pas beaucoup plus que ce qu’elles ont subi en vain puisque le Hizb’Allah peut recommencer quand il le souhaite et le fera certainement dans 2, 3, ou 4 ans. Avec le parapluie nucléaire iranien en sus. et eux n’hésiteront pas à s’en servir, contrairement à Israël.
Pour que la guerre cesse un jour il faut que les Arabes aiment leurs enfants plus qu’ils ne haïssent les Juifs. En attendant Israël n’a pas le droit de perdre une guerre, car ce serait la dernière.