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CQFD

Vendredi 13 Août, l’émission « Le téléphone sonne » de France avait pour thème l’Iraq. D’abord, le présentateur pose le décor:

le climat d’insécurité prévaut toujours en Iraq. On croyait les tensions appaisées dans les villes saintes après la mise en place du gouvernement transitoire, il n’en est rien depuis 10 jours et surtout ces dernières 48h la violence des combats a redoublé dans les villes de Najaf, Nassiryah, Bassorah, ainsi que dans les faubourgs déshérités de Bagdad

Voilà plus d’un an que la violence redouble tous les jours, aussi j’imagine que s’il existe un endroit qui se rapproche de l’Enfer (au sens « lieu de mort, de désolation et de désespoir total, infini et irrémédiable »), celui-ci se situe bien en Iraq, du moins si je n’avais pour seules sources que les médias européens.

Après ce constat catastrophiste, la question fatidique est posée:

comment sortir l’Iraq de cette impasse, pour répondre à vos questions au 01…..

… un chercheur au CNRS, Ocham Daoud, visiblement bien informé, le correspondant à Bagdad et un ex-général US. Si les auditeurs posent les questions, les experts donnent les réponses…


Voilà les questions posées lors de l’émission:

question par e-mail:

est-il majoritaire chez les Shiites ?

Réponse catégorique de l’expert: non. Al Sadr n’est pas majoritaire, et au sein de la communauté shiite il est isolé: aucun imam autre que lui n’est présent à Najaf, il est désavoué par Al Sistani, le plus respecté. Et pan dans les dents pour tous ceux qui écrivent et répètent que c’est un soulèvement général des shiites…

Xavier, Montpellier:

j’ai entendu dire que les positions américaines autour de Najaf étaient situés aux alentours des cimetières, et je me disais qu’au niveau symbolique c’est pas terrible, ça me faisait penser qu’est-ce qu’il pourrait se passer en Europe si demain il y avait une armée musulmane autour de Rome en train d’essayer de saisir quelqu’un, et je me disais il y a quand même des analystes compétents aux Etats-Unis, quelle part ils ont dans le processus décisionnel, est-ce que autour des états-majors on en retrouve car c’est à se demander si il y a des gens qui ont réfléchi à la portée symbolique de ce qu’ils sont en train de faire à Najaf

Les Américains sont des imbéciles, donc évidemment ils font ce qu’il y a de pire au niveau symbolique. Ou peut-être qu’Al Sadr et ses troupes trouvent refuge dans le cimetière et dans le mausolée de l’imam Ali pour échapper aux tirs US, sachant justement que l’armée US fera preuve de restreinte et ne ripostera pas. La première hypothèse, celle de Xavier, s’appuie sur le cliché anti-américain qui veut qu’ils soient des brutes stupides incapables d’appréhender toute culture autre que leur propre inculture, la seconde s’appuie sur des faits. Les troupes US ne tirent pas sur des lieux saints, et sachant qu’elles appliquent ces règles, leurs ennemis en tirent profit…

Hubert:

pour moi, les combattants de Najaf ne sont pas des terroristes, ils se battent pour leur ville, ils n’ont jamais posé de bombes. Deuxième point: les Américains prétendent vouloir imposer la démocratie en Iraq. Mais la démocratie, ça consiste à faire voter le peuple tel qu’il est. Mais apparemment les Américains veulent écraser tous leurs adversaires et après organiser le vote. Dans ce cas là, qu’est ce qui reste de la démocratie ?

Ce ne sont pas des terroristes, sauf qu’ils font régner la terreur: d’après Ocham Daoud, Al Sadr pose des bombes dans les salons de coiffure (c’est pas islamiquement correct!), on a pas le droit d’écouter la musique, de boire de l’alcool, d’être autre chose que musulman etc… En gros: Al Sadr c’est un taliban iraqien.
Evidemment il faudrait le laisser faire, lui et son « armée du Mehdi », imposer son régime islamique en Iraq, car c’est très démocratique tout ça.

Question de Jean-Phillipe de Mont de Marsan:

Ce qui est incroyable c’est qu’avant la guerre on avait un peu prédit tout ce qui arrive aujourd’hui. Les USA sont-ils vraiment incapables de faire leur mea culpa sur le chaos qui règne en Iraq ?

Tout avait été prédit et son contraire que dans l’ensemble certaines prédictions se sont révélées bonnes. Pourquoi croire que l’armée US aurait été incapable de faire les mêmes, puisque par définition elle a accès à bien plus d’informations que le quidam ? Il faut donc penser que les moyens mis en oeuvre répondent aux besoins estimés. Faut-il, ou aurait-il fallu plus de soldats US ? Moi je réponds non, ou peut-être plus de « SOF » (Special Operation Forces) que de troupes régulières, moins efficaces pour des opérations de petite envergure, d’embuscade, de surveillance etc… mais là encore je ne sais pas vraiment ce qui se passe sur le terrain et donc j’ouvre ma grande bouche tout en ignorant certainement que les SOF font sans bruit un travail de grande ampleur en Iraq.

Cédric de Ladignac:

dans quelle mesure on peut imposer la démocratie à un pays qui n’a connu que le tribalisme ?

Est-ce la peine d’essayer la démocratie en Iraq ? Et de cette manière, par une guerre ? Ce sont deux questions qu’il faut traiter séparément: si vous répondez non à la première, c’est que vous pensez que les Iraqiens n’ont pas la culture politique nécessaire, qu’ils ne comprendront pas comment ça marche, qu’ils n’accepteront pas d’être dirigés par des gens d’une autre tribu qu’eux, d’une autre religion, etc. Mouais. Tu t’es vu quand tu tiens des propos limites racistes ?
Faut-il imposer la démocratie par la force ? En France, Robespierre a dit oui, avec à la clé des centaines de milliers de morts. En Iraq les centaines de milliers de morts c’était sous Saddam.
La force a été appliquée non pas aux Iraqiens mais à ceux qui monopolisaient le pouvoir. Par quel autre moyen l’aurait-il abandonné, ce pouvoir ? Super-Kofi aurait mis sa cape et convaincu Saddam d’organiser des élections ? Mais c’était déjà fait, et Saddam avait eu 100% des voix (ou un peu moins peut-être…)!

Suit une pause dans les questions d’auditeurs, et une intervention du correspondant à Bagdad qui déclare, grosso-modo, que la vie était meilleure sous Saddam: plus d’électricité (vrai uniquement pour Bagdad, faux pour le reste du pays, faux si on fait la somme Bagdad+reste du pays), on pouvait se promener la nuit (vrai: sous Saddam la mort n’avait pas les habits du terrorisme, mais ceux de la police politique omniprésente), il y avait du travail (dans le parti Baas, les prisons…). Bref encore un journaliste qui n’est pas sorti de Bagdad, voire de son hôtel… Un conseil pour lui: qu’il lise Chrenkoff.

Camille, du Jura:

au vu de la situation actuelle, le chaos, les islamistes ont-ils des chances de gagner les élections en Iraq ?

Pour l’instant ils distribuent pas des tracts mais des bombes. C’est un programme électoral qui rencontre un écho positif d’après vous ?

Mamadou, de Gayon (Eure):

les Américains ont libéré les Iraqiens de la dictature. Aujourd’hui les Iraqiens voient les Américains comme une force d’occupation et veulent qu’ils partent. Moi je pense que les Nations-Unies doivent retrouver leur crédibilité et jouer leur véritable rôle. [etc]

Mais bien sûr, les mêmes Nations Unies qui pendant des années ont profité des largesses de Saddam via le programme Oil for food ? (dont, d’ailleurs, personne ne parle dans les médias…) Les mêmes Nations Unies qui interviennent avec grand succès au Soudan ? En Tchétchénie ? Au Tibet ? A Cuba ? En Iran ? Il faut arrêter de déconner: l’armée US est la seule en mesure militairement de faire face, et si l’ONU n’a aucune crédibilité c’est tout simplement que c’est un ensemble de fonctionnaires corrompus issus de pays aux intérêts divergents.

Mail de Anne Lise, Montfort:

Les Américains font-ils aveuglément confiance au gouvernement de George Bush ?

Même après le 11 Septembre, la côte de popularité de Bush n’est jamais montée au niveau du chiffre atteint par Chiraq en 2002, ou pendant sa campagne anti-guerre en 2003. Et même aujourd’hui si on pose la question aux Français, combien sont-ils à s’opposer à la politique étrangère de Chiraq ? 5% ? 1% ? Vous êtes combien à lire ce site, et à m’approuver ?

Emmanuel, Paris:

Dans l’hypothèse de l’installation d’une démocratie, ou au moins d’un Etat avec un peu de liberté, quel serait l’impact sur la région ?

Heh. Il faut poser la question aux Syriens, aux Séoudiens, aux Iraniens… Seule question pertinente de tout le lot!


Ces émissions sont très révélatrices du niveau réel d’information des Français, et des conclusions qu’ils en tirent: des informations biaisées, beaucoup d’omissions, des amalgames, tout cela ne concourt pas à se faire un tableau réaliste de l’Iraq… et à partir d’hypothèses fausses comment arriver à une conclusion juste ?

Mise à jour:
un lecteur me fait remarquer que:

Je me rappelle qu’après la 2ème guerre mondiale les communistes ont eu un tiers des votes: 1er parti politique en France. L’empressement avec lequel le peuple français donne tous les pouvoirs au  » grand homme », sauveur de la nation, comme de Gaulle ou Pétain, Napoléon m’effraye.
D’autre part une grande partie du peuple français a voté JM Le Pen au 2ème tour de Présidentielle 2002. Aussi je me demande si le peuple français est mûr pour la démocratie.

Et tac. Il a oublié Chiraq dans ses « grands hommes »…

Les jolies colonies de vacances

La paix, la vraie, durable, se gagne plus dans les têtes qu’avec les armes. Israël aura beau gagner militairement 100 conflits, tant qu’il restera des psychopathes pour vouloir tuer tous les Israëliens, le conflit perdurera. Et malheureusement la prochaine génération de poseurs de bombes est déjà en route, pour ceux qui ne seraient pas au courant.
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En vrac

Tout d’abord, je ne suis pas allé lire les diverses réactions d’Iraqiens à la grande nouvelle d’hier soir: l’équipe olympique iraqienne a battu l’équipe portugaise aux JO! Nul doute qu’ils ont certainement fêté ça comme il se doit, malgré les combats à Najaf et Bagdad.

En parlant d’Al Sadr, il semble vivre ses dernières heures, au moins en tant que force armée et politique, sinon physiquement. Avec ce genre d’ennemis, il ne faut pas leur laisser le temps de refaire le plein de munitions et de candidats au suicide, pour remettre ça tous les 3 mois… l’Iraq a-t-il vraiment besoin d’une crise de ce type tous les 3 mois ? Il est grand temps de le mettre derrière les barreaux, et de démembrer ses dernières forces.
Lire à ce sujet les posts d’Hammorabi (notamment: Alert, Alert, Alert, note à Sam: trouve des titres pour des posts!). Omar en discute aussi sur Iraq the model.

Concernant le cas Kerry, pas grand chose à dire sinon qu’il a donné des interviews disant que lui aussi aurait dit oui à la guerre en Iraq à la place de Bush, mais il l’aurait fait « mieux« . On ne sait toujours pas comment il aurait fait mieux, et aucun journaliste ne semble vouloir lui poser la question (complaisance ? vous avez dit complaisance ? la réponse de toute façon est secrète, vous le saurez s’il est élu uniquement…). Donc lui aussi aurait été un affreux menteur (bouh hou à bas Kerry! No war for oil!), etcetera. De quoi me rassurer ? Non car Kerry dans le même temps a déclaré que si il avait le pouvoir et qu’en mi-2005 l’Iraq n’était pas « stabilisé » (comme la Syrie ? comme l’Iran ?), cela signifierait que les Iraqiens ne veulent pas de la démocratie et qu’en conséquence il faudrait mettre les voiles. Donc si Zarqawi continue de poser des bombes en tuant des civils iraqiens, si les Iraniens continuent d’infiltrer leurs agents, si les Syriens continuent de financer les baasistes, toutes choses certaines à 100%, cela signifiera un retrait US d’Iraq avec Kerry comme Président.

Concernant l’Iran les nouvelles récentes sont de plus en plus inquiétantes: l’Iran aura certainement une arme atomique d’ici un an, ou à peine plus. Que faire ? Envahir n’est pas une option qui me semble inefficace ni politiquement ni militairement, bombarder oui mais les usines sont disséminées dans tout le pays et enterrées à grande profondeur pour résister à toute attaque, peut-être même à des attaques avec des armes nucléaires, alors il reste quoi ? Prier ? Attendre qu’Israël lance une « première frappe » contre l’Iran ? Une hypothétique révolution de palais ? Un soulèvement populaire ?
Avec l’Iran puissance nucléaire on entre en plein dans « l’hypothèse apocalypse »: le conflit actuel se règlera à coups de bombes A. Faut-il espérer que les mollahs iraniens soient rationnels ? Assez rationnels pour que Rafsanjani déclare en 2001, quelques semaines après les attentats du 11 Septembre:

If a day comes when the world of Islam is duly equipped with the arms Israel has in its possession, the strategy of colonialism would face a stalemate because application of an atomic bomb would not leave anything in Israel but the same thing would just produce damages in the Muslim world

Misleading

les chiites

Message au Monde: Al Sadr ne représente pas les Shiites, mais uniquement sa propre clique de gangsters, de terroristes, et ses maîtres étrangers. Seul Le Monde se laisse abuser, mais les Shiites iraqiens ne sont pas dupes.

Ben moi, j’aurais marqué le but

Je lis dans Le Monde que Les démocrates haussent le ton contre George W Bush, par l’entremise de Bill Clinton et John Kerry.

Bill Clinton, [qui] a ouvert le feu contre son successeur sans le nommer, en l’accusant d’avoir affaibli la lutte contre le terrorisme en renversant Saddam Hussein, qui ne représentait qu’une « menace de cinquième ordre » pour les Etats-Unis

Effectivement, le régime de Saddamn Hussein est moins important que celui d’Iran ou d’Arabie Saoudite, voire du Pakistan. Il aurait donc bien évidement fallu commencer par abattre ces régimes, quand bien même l’Iran est un pays de 70 millions de personnes, dont bien 15 millions en âge de porter une arme, que la Corée du Nord disposait déjà en 2002 de suffisamment de puissance de feu pour détruire totalement Séoul (des milliers de canon nord-coréens sont à portée de Séoul), et qu’attaquer le pays saint de l’Islam aurait inévitablement déclenché la guerre de civilisation recherchée par Ben Laden…

En visite au Canada pour faire la promotion de son autobiographie, l’ancien président a déclaré dans une interview télévisée que la guerre en Irak avait drainé des ressources vitales pour la guerre contre Al-Qaida. Il a reproché M. Bush de n’avoir pas mis suffisamment d’hommes et de fonds dans la bataille engagée pour capturer Oussama Ben Laden et détruire les caches d’Al-Qaida et des talibans le long de la frontière pakistano-afghane.

C’est vrai, l’armée US aurait du faire l’Afghanistan à la façon russe: avec plus de 100.000 hommes, dans un endroit isolé, très pratique pour le ravitaillement, qui aurait inévitablement été ressenti par ce peuple fier comme une nouvelle invasion, et qui se serait terminé de façon dramatique. De la folie. Le plan « light » pour l’Afghanistan ne pose pas la question de la légitimité de la présence US, contrairement à l’Iraq, et permet aux troupes US d’y être encore sans que personne ne réclame leur départ, même là-bas… Clinton confond l’optimum et le maximum!

« Nous ne saurons jamais si nous aurions pu attraper [Ben Laden] car nous n’en avons jamais fait une priorité », a déclaré Bill Clinton dans cette interview à la télévision canadienne (CBC). Clinton, qui soutient l’adversaire démocrate de Bush, le sénateur John Kerry, dans la campagne électorale américaine, a estimé qu’au moment de la guerre, Saddam Hussein n’était qu’une « menace du cinquième ordre ».

Bill Clinton en sait quelque chose: après le 1er attentat contre le World Trade Center, contre le destroyer USS Cole, contre les ambassades US du Kenya et de Tanzanie, il n’a jamais eu pour priorité d’attraper Ben Laden. Après le 11 Septembre, qui peut sincèrement douter que tous les moyens possibles n’aient pas été mis en oeuvre pour attraper Ben Laden ? Ce n’est pas en envoyant 130.000 soldats et en s’aliénant les Afghans que Ben Laden aurait pu être retrouvé plus rapidement, si jamais il est encore reconnaissable (pourquoi n’apparaît-il plus en vidéo ?)
Quant à l’Iraq, menace du 5ème ordre, ce n’était pas le discours de ce même Clinton en tant que Président

« Pourquoi a-t-on confié aux Pakistanais le soin de lutter contre ce qui représente la menace la plus importante pour la sécurité des Etats-Unis en se contentant d’un rôle américain d’appoint, pendant que nous placions toutes nos ressources militaires en Irak, qui ne représentait au pire qu’une menace de cinquième ordre? », s’est demandé l’ancien président démocrate. « Comment en est-on arrivé au point d’avoir 130 000 hommes en Irak et 15 000 en Afghanistan ? » a-t-il ajouté

C’est vrai, pourquoi ne pas déployer 150.000 hommes en Afghanistan ou au Pakistan, et ainsi précipiter la chute du gouvernement Musharaf, pour que des islamistes s’emparent des armes atomiques du Pakistan ?

Selon l’ancien président, George W. Bush aurait dû se concentrer sur d’autres menaces plus importantes pour les Etats-Unis comme le conflit au Proche-Orient, la tension pakistano-indienne et la Corée du Nord, plutôt que de s’en prendre au régime de Saddam Hussein.

La guerre contre Israël, une priorité américaine ? Le processus d’Oslo a été lancé par Bush Sr, continué par Clinton, et il s’est terminé avec une nouvelle Intifadah lancée par Arafat lui-même, des milliers de morts dûs au terrorisme côté Israël, et une pauvreté accrue côté arabe. Au fait, en quoi ce conflit est une menace plus importante que Saddam Hussein pour les Etats-Unis ? Saddam était assis sur des réserves immenses de pétrole, dont il se servait depuis les accords « Oil for food » (pétrole contre nourriture) pour acheter des armes, financer le terrorisme palestinien, corrompre l’ONU…
La tension indo-pakistanaise est un sujet qui de la même façon ne menace pas directement les Etats-Unis. Ce sont les armes nucléaires pakistanaises qui pourraient le faire, si jamais le gouvernement pakistanais était renversé.
La Corée du Nord ? Qui est allé donner un réacteur nucléaire (in fine, le combustible nécessaire)aux Nord-Coréens pour « produire de l’énergie » en échange d’une promesse de se tenir sages ? Jimmy Carter sous Bill Clinton. Après avoir donné l’arme atomique aux Nord-Coréens, Clinton conseille à Bush de courir au désastre là-bas ?

Il s’est interrogé sur le bien-fondé stratégique « de prendre tous ces engagements en Irak, puis de mettre la sécurité de notre pays de fait entre les mains des Pakistanais en Afghanistan et en ce qui concerne Ben Laden et Al-Qaida, car c’est incontestablement ce qui est arrivé ». Clinton a aussi estimé que, eût-il été président dans les mois précédant la guerre en Irak, il aurait cru l’ancien inspecteur des Nations unies, Hans Blix, s’il lui avait indiqué que Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive, et ce malgré les informations américaines affirmant le contraire.

Bill Clinton, lui, il aurait pas cru la CIA, il aurait cru Hans Blix. Il savait qu’il ne fallait pas se fier à la CIA, comme quand il a balancé une salve de missiles sur une usine d’aspirine au Soudan… Mais Kerry n’est pas en reste quand il s’agit de dire « moi j’aurais fait ça »:

« En premier lieu, si j’avais été en train de lire un livre à des enfants et que mon conseiller m’avait murmuré à l’oreille l’Amérique est attaquée, j’aurais dit très poliment et très gentiment à ces enfants que le président des Etats-Unis avait à s’occuper de quelque chose », a-t-il dit à Washington, lors d’une conférence de l’Association des journalistes de couleur. Le 11 septembre 2001, M. Bush lisait un livre à des enfants dans une école de Floride (sud-est) quand il a été avisé que des avions avaient percuté les tours du World Trade Center à New York. Il a ensuite continué à lire pendant sept minutes.

Tout droit tiré de Farenlies 9/11! Pour tout savoir sur cette attaque minable, lire l’indispensable Tim Blair. Encore une réécriture de l’histoire… Dans le même genre je pourrais dire que si j’avais connu les chiffres du Loto, j’aurais joué.

John Kerry estime disposer, au contraire de George W. Bush, d’une crédibilité pour être chef des armées, du fait de sa participation à la guerre du Vietnam. « Je prends la fonction de commandant en chef avec une expérience rare, heureusement, mais importante, celle d’avoir combattu dans une guerre, » a-t-il dit, ajoutant qu’il n’enverrait de troupes américaines au feu que si toutes les autres options avaient été épuisées.

Une crédibilité quand même bien battue en brèche: voir ici, ici, ici, et pour terminer: ici (tous des liens vers Instapundit, qui lui renvoie sur encore un tas d’autres blogs…).

Le dernier mot sera pour Rudy Giulani:

John Kerry is an indecisive candidate [with] an inconsistent position on the War on Terror, who voted against funding for our troops and who cannot give a clear answer on his position concerning the decision to remove Saddam Hussein.

A part des « à sa place, j’aurais fait mieux », on attend toujours les propositions magiques de John Kerry sur l’Iraq.

Fini de jouer pour Sadr

The number of enemy casualties is 300 KIA (killed in action),” Lieutenant Colonel Gary Johnston, operations officer for the 11th Marine Expeditionary Unit, said at a military base near the city, 160 km (100 miles) south of Baghdad.

Selon I-Télévision, c’est « 59 Irakiens » qui sont morts. « Irakiens » ? Et combien de Séoudiens, de Syriens, d’Iraniens surtout ? Et ce vocable ne permet pas non plus de distringuer les civils des combattants, et entre les combattants de distinguer les terroristes des forces gouvernementales. De toute façon, pour I-télé, c’est la communauté chiite qui se soulève contre les forces d’occupation. Ils feraient mieux de lire Zeyad ou Mohammad, plus lucides, et surtout Iraqiens.

Dans le même temps, 2 Marines ont été tués dans les combats. Ratio de 150 contre 1. Ils ont si hâte que ça d’aller rencontrer leurs 72 vierges les terroristes ? Bizarre cette propension à mourir vainement…

En tout cas, c’est visiblement fini de jouer pour Al Sadr et ce qui restait de ses milices, même si elles ont eu le temps de se reconstituer partiellement avec des combattants étrangers. Tant mieux, en plus cela permet d’assoir l’autorité du gouvernement iraqien.

Bush Derangement syndrome

Le Bush Derangement Syndrome est très répandu. Petite illustration avec… Sharon Stone:

Stone, 46, wanted to enjoy a lesbian moment with her co-star, but the current conservative climate in the country just wouldn’t allow it, she concluded, according to Ireland Online.

« Halle’s so beautiful and I wanted to kiss her. I said, ‘How can you have us in the movie and not have us kiss? That’s such a waste,' » said Stone.

« That’s what you get for having George Bush as president. »

The movie has been universally panned. Miami Herald reviewer Connie Ogle said: « Catwoman doesn’t belong on the big screen. It belongs in the litter box or to be scraped off the bottom of our shoes as we head quickly for another theater. »

En gros: Stone voulait se donner le grand frisson en embrassant Halle Berry, mais elle a pas pu, parce que le « climat conservateur » ne le permet pas. Il ne permet pas non plus à Madonna et Christina Aguilera de se rouler une pelle aux MTV Music Awards, ni à Janet « oops mon sein » Jackson de dévoiler sa poitrine à la mi-temps du Superbowl… Si j’étais sexuellement frustré, je n’irai pas blâmer Chiraq… j’en conclue donc que Sharon Stone est une victime de plus du Bush Derangement Syndrome.

Guerre ? Quelle guerre ?

Kerry gave a « rock hard » pledge not to raise middle-class taxes if he becomes president, though he said a national emergency or war could change that.

Reminded that the country is at war already, Kerry said, « We’re going to reduce the burden in this war, and if we do what we need to do for our economy, we’re going to grow the tax base of our country. »

Révélateur de l’état d’esprit de Kerry: il n’a toujours pas assimilé que les US sont en guerre.

Dans le même article du Washington Post (registration required):

when questioned about saying Thursday in his acceptance speech, « I know what we have to do in Iraq, » he would not tip his hand.

« I’ve been involved in this for a long time, longer than George Bush, » he said. « I’ve spent 20 years negotiating, working, fighting for different kinds of treaties and different relationships around the world. I know that as president there’s huge leverage that will be available to me, enormous cards to play, and I’m not going to play them in public. I’m not going to play them before I’m president. »

Reminded that he sounded like Richard M. Nixon, who campaigned in 1968 by saying he had a secret plan to end the war in Vietnam, Kerry responded: « I don’t care what it sounds like. The fact is that I’m not going to negotiate in public today without the presidency, without the power. »

Kerry previously has discussed his desire to reduce U.S. forces in Iraq but declined to attach any timetable to that goal. He spoke more extensively about Iraq after his acceptance speech, suggesting he has an exit strategy.

Il sait tout faire, et mieux que Bush, mais il dira jamais comment. Quand il sera président, he bien, là on verra ce qu’on verra.
Crédibilité ? Zéro. C’est dommage il avait peut-être de bonnes idées, allez savoir…