La vraie question

J’apprécie beaucoup Christian Michel, pour certains de ses textes, mais malheureusement il y en a d’autres à la limite du soutenable comme celui publié dans Québécois Libre, intitulé sur le droit des Juifs d’occuper la Palestine.
Rien que le titre mériterait un article à lui seul: il pose implicitement une question: les Juifs ont-ils le droit d’occuper la Palestine ?
Il y aurait donc une réponse, et telle qu’est formulée la question, la réponse est oui ou non.
La question porte sur le droit: les Juifs auraient donc des droits spécifiques, différents de ceux des autres. Un auteur libéral qui se respecte parle des droits individuels, et non pas collectifs. Les droits collectifs n’existent que pour les socialistes, qui découpent la population en « classes », lesquelles ont des « droits » différents. Les racistes considèrent aussi des droits collectifs, et leur classification s’appuie sur la couleur. Il y a aussi les islamistes, pour qui la religion fait office de critère…
l’auteur parle de « Palestine » et pas d’Israël: il adopte le vocabulaire du Hamas, du Fatah, du Jihad Islamique. Palestine pour eux, et on ne le répétèra jamais assez, veut dire: des rives du Jourdain à celles de la Méditerrannée. Israël n’existe pas dans leur vision.
et enfin il y a évidemment le terme « occuper ». Cohabiter dans un espace défini avec une autre population ne veut pas dire « occuper ». Résister à l’épuration ethno-religieuse que voudrait faire subir aux Juifs les diverses factions terroristes n’est pas « occuper ». Mais pour Christian Michel, il semblerait que oui.

Passons maintenant au reste de l’article:

La légitimité que revendique l’État d’Israël à occuper la Palestine se fonde sur cinq types d’arguments. J’essaierai de les résumer le plus fidèlement possible ici, puis de les commenter un par un.

L’Etat d’Israël occupe la Palestine ? L’Etat d’Israël est un Etat légitime, enfin, si tant est qu’on puisse reconnaître une légitimité à un Etat (ce qui pour un libertarien n’est pas évident, loin de là). Mais dans un raisonnement « strictement libéral » on parlerait du droit individuel de chaque Juif (ou autre) de se trouver à un endroit X. On parlerait de droit de propriété, de premier arrivant, d’achat et de vente de terrains. Occuper serait un terme réservé aux voleurs.

Viennent ensuite les 5 arguments, et là je dois dire qu’heureusement il y a du mieux:

1. L’argument du niveau plus élevé de civilisation

Je résume pour ceux qui ne le connaissent pas: il se fonde sur le fait que celui qui fait un meilleur usage qu’un autre d’une ressource aurait un droit à cette ressource. Ainsi si un supermarché pourrait faire plus de chiffre s’il se servait de votre maison comme annexe aurait le droit de vous mettre dehors et de vous remplacer. Ou comme le dit Christian Michel les Blancs auraient le droit de coloniser l’Afrique puisqu’ils en font un « meilleur usage ». A ce compte là vous justifiez bientôt l’esclavage, et cet argument est bien sûr à rejeter avec le plus de force possible.

2. L’argument de la mauvaise conscience:
Le peuple juif a tant souffert qu’il a mérité enfin un pays. Les Occidentaux, qui ont persécuté les Juifs au moins sporadiquement pendant des siècles, leur doivent un soutien inconditionnel à titre de réparation.
L’argument serait plus valable, me semble-t-il, si les Juifs réclamaient un archipel d’États souverains entre la Volga et la Tamise, sur le principe du « persécuteur/payeur ». La question d’une génération d’innocents expiant les fautes de leurs ancêtres soulève de toute façon d’immenses problèmes éthiques, mais ce qui est clair, en revanche, est que les Palestiniens, peu coupables d’agressions au cours des siècles contre la petite minorité juive qui demeurait dans le pays, n’ont pas à payer pour les crimes des Européens.

Encore une fois l’argument est fallacieux, ce que montre Christian Michel, puisqu’il s’appuie sur plusieurs prémisses absurdes:

  • qu’il y aurait une responsabilité collective
  • et encore mieux:

  • que cette responsabilité se transmet de génération en génération!

3. L’argument du sanctuaire

Encore un argument débile avec force par Christian Michel: en gros il s’agit de dire qu’un « peuple » peut être « indépendant » et que cela serait une garantie de sécurité. Ce n’est ni une condition suffisante, ni une condition nécessaire à la sécurité d’un peuple. Dans l’Histoire il existe un tas d’exemples de peuples divers ayant choisi de se mettre sous protection d’empires plus puissants, garantissant eux sécurité et souvent prospérité au sein d’un marché vaste et ouvert. Pensez donc à tous les territoires sous protectorat lors des colonisations, à la pax romana, à l’empire chinois…
Malheureusement Christian Michel n’en reste pas là: il tente d’enfoncer le clou et s’empêtre dans les mensonges de la propagande palestinienne:

. La revendication du peuple juif est singulière, cependant, en ce qu’elle ne réclame pas la sécession d’un territoire qui serait déjà le sien, mais l’envahissement d’un territoire déjà occupé par d’autres.

Il n’y avait aucun Juif en « Palestine » avant 1947 ? Il n’y avait pas de kibboutz ? Pas de sionistes non plus ? Pas de Juifs religieux ? Ils ont été parachutés en 47, d’un coup ? Bien sûr que non… il y avait des Juifs et des Arabes en Palestine, et d’ailleurs (et il faudrait pour ça que je fouille mes archives) les terres à l’époque étaient quasi-vides: personne ne voulait s’y installer, et le nombre d’habitants au km² était ridiculement faible. Bref il n’y avait pas de concurrence pour des terres arides et sèches. Et avant 47 à part le terrorisme juif envers les forces britanniques (oui, les premiers terroristes en Israël étaient Juifs!), les Juifs n’ont pas utilisé la force envers les populations arabes! Ils n’ont donc pas envahi le territoire palestinien.
Et il ajoute ensuite:

Les Juifs voulaient un État en 1946 pour y être en sûreté et ne plus dépendre de la bonne volonté de gouvernements étrangers. Le paradoxe aujourd’hui est que les Juifs sont en sûreté partout dans le monde, sauf en Israël, et la survie de cet État dépend entièrement de la bonne volonté de ses amis étrangers.

Il faut savoir que les aides militaires à Israël sont largement compensées par des aides semblables à ses ennemis, comme l’Egypte (2 milliards de dollars/an, des formations militaires, du matériel militaire récent), à l’Arabie Saoudite (pas en cash mais là encore en formation militaire et équipement)… Israël dépend donc partiellement de l’aide américaine.
Reste un autre élément: les Juifs sont-ils plus en sûreté en Israël qu’ailleurs ? Il est évident qu’entourés de fanatiques sanguinaires Israël est un territoire difficile à défendre, mais il est certain que des mesures comme la barrière de sécurité et les opérations militaires ont permis de rétablir un niveau de sécurité bien plus élevé qu’il ne l’était quand Christian Michel a écrit son article en 2002. Et les Juifs en Israël sont toujours plus en sécurité que les Juifs dans les pays aux alentours, enfin, ceux qui restent, car ils ont été massivement, et silencieusement expulsés de chez eux, réfugiés que personne ne compte…

4. L’argument historique

Un autre argument bien battu en brèche par CM: ce n’est pas parce qu’il y a eu un Etat d’Israël il y a 2000 ans qu’il doit automatiquement y en avoir un aujourd’hui, mais c’est une pièce au dossier quand il s’agit de légitimer une présence juive (donc un « droit à occuper ») le territoire israëlien.
Le dernier argument est du même acabit:

5. L’argument de la Terre Promise

Il faudrait accepter que le Droit soit issu de principes religieux pour accepter un tel argument. A rejeter d’un geste de la main, sans plus y penser: à ce compte là le Coran est plus récent, et il donne la Terre entière aux islamistes.

Christain Michel se demande alors pourquoi les Palestiniens n’ont pas obtenu gain de cause:

Arafat n’a pas compris que le conflit ne pouvait être résolu en sa faveur que si l’opinion publique mondiale lâchait Israël. Au concours du meilleur martyr, les Palestiniens avaient toutes les cartes devant un peuple juif devenu « sûr de lui et dominateur », selon le mot de De Gaulle. À chaque scandaleuse provocation israélienne (mépris des décisions de l’ONU; continuation des implantations dans les territoires occupés, même après les accords d’Oslo; marche de Sharon sur le Mont du Temple…), les Palestiniens pouvaient répondre par des encerclements pacifiques de colonies, des marches au flambeau sur Jérusalem, des manifestations de femmes et d’enfants devant les tanks de Tsahal et les caméras de CNN.

Première erreur: l’opinion publique mondiale est très largement en défaveur d’Israël, à commencer par le milliard de Musulmans, la bonne majorité des Européens, des Russes. Les autres n’en ont que faire de ces histoires moyen-orientales, et le gouvernement chinois s’intéresse plus au pétrole qu’aux histoires de conflits millénaires, et donc penche plus du côté arabe que juif. L’opinion publique mondiale ne peut donc pas « lâcher Israël » car cela fait des décennies qu’elle est contre Israël.
Seconde erreur: reprendre le mot de De Gaulle. On a fait un procès à Le Pen pour « Durafour crématoire », et le mot de De Gaulle mériterait bien quelques explications.
Troisième erreur: les provocations israëliennes. Lesquelles ? Celle d’exister, comme en 1948 ? Comme en 56 ? Comme en 67 ? Comme en 73 ? Ca en fait toute une série de guerres… Ok, Israël a démarré celles de 56 et 67. C’est vrai. C’est un fait. Mais il faut savoir reconnaître aussi que le fait qu’il n’y ait pas de guerre en cours ne signifie pas pour autant pas d’hostilités. Les attaques terroristes venant de Gaza avant 67 étaient quotidiennes et meurtrières et c’est pour s’en prémunir qu’Israël a déclenché la guerre ouverte. [voir sur le conflit de 67 le commentaire de Hunden]
L’accusation de provocation à l’encontre d’Ariel Sharon est risible: Arafat préparait la 2nde intifadah depuis un moment et n’attendait qu’un prétexte.

Alors, Israël n’a donc aucune légitimité mais les Palestiniens ont dilapidé la leur ? C’est la conclusion que tire Christian Michel:

Les Palestiniens ont préféré se donner le mauvais rôle. Avec un dossier juridique et moral en béton, ils ont perdu leur procès. Pendant longtemps, j’épousais leur cause. Je pense aujourd’hui qu’elle ne mérite plus d’être défendue. Ils perdront une terre que leurs dirigeants n’ont pas su leur garder.

Mais il pose depuis le début une mauvaise question: il n’y pas de droit à un peuple d’occuper une quelconque terre: il n’y a pas de droits collectifs et c’est la question même qui est à rejeter.
Les Juifs ont le droit de résider où ils ont acheté des terres et vivent en paix avec leurs voisins. Israël est en ce moment même une terre multi-religieuse, où se cotoient des musulmans, des juifs et des chrétiens. Ce n’est pas le cas dans les territoires sous contrôle de l’Autorité Palestinienne, où des Juifs il n’y en a pas, et où les Chrétiens sont en voie de disparition. Il est donc parfaitement possible, comme le démontre tous les jours Israël de cohabiter.
Et si les « provocations israëliennes » n’ont jamais rencontré de réponses pacifiques, c’est parce que les leaders palestiniens sont motivés par la haine. Et si ce n’était pas le cas, s’ils aimaient plus leurs enfants qu’ils ne haïssent les Juifs il n’y aurait pas de problème, il n’y en aurait jamais eu. La vraie question n’est donc pas celle du droit ou non d’un peuple à exclure un autre d’une terre, mais celle de la volonté de vivre en paix sur le même territoire, largement assez vaste pour tous. Quand les Palestiniens vont-ils abandonner leur culte de la mort et apprendre à vivre en paix avec leurs voisins pacifiques ?

Gaza pillée

Ah sacrés Palestiniens… alors que l’Autorité Palestinienne montre soit son incapacité à faire régner l’ordre soit son accord avec les destructions de synagogues, un autre « drame » est en train de se jouer (cf Little Green Footballs):

“These greenhouses are for the Palestinian people,” he said. “We don’t want anyone to touch or harm anything that can be useful for our people.”

Just minutes away, crowds of looters in the Gadid settlement overwhelmed hundreds of guards trying to protect the greenhouses. Guards acknowledged that in many cases, they were unable to stop the looting.

“They are taking plastic sheeting, they are taking hoses, they are taking anything they can get their hands on,” said Hamza Judeh, a Palestinian policeman.

Ceci confirme que:
1/ si il y avait eu une volonté de la part de l’Autorité Palestinienne de sauvegarder quoi que ce soit elle était vaine et illusoire, tant est démontrée l’impuissance de cette « Autorité »
2/ la stupidité des pillards semble sans limites
3/ les Israëliens, contrairement à ce qui était dit dans Le Monde hier (cf Gaza occupé):

Les Israéliens abandonnent derrière eux d’immenses champs de ruines, des millions de mètres cubes de gravats, des kilomètres de routes défoncées et de rares bâtiments publics encore intacts. L’idée initiale consistait à ne rien laisser sur place qui puisse être saisi ou vandalisé par les Palestiniens.

n’ont pas détruit les infrastructures, et parmi les plus fragiles donc les plus faciles à détruire les serres!
J’espère que les Palestiniens aiment le sable car il risque d’être leur seule nourriture…

Gaza occupé

Au tour du Monde de traiter le retrait de Tsahal de Gaza, et donc mon tour de le commenter:

Dès les premiers mouvements de troupes, peu après minuit, des centaines de Palestiniens, principalement des militants issus des différentes factions politiques et militaires, ont débordé les forces de l’ordre palestiniennes censées contrôler l’accès aux terres évacuées et ont envahi ce qui reste des anciennes colonies.

Comme je le disais précédemment, l’Autorité Palestinienne n’a encore rien d’un Etat, si ce n’est des politiciens corrompus.

S’exprimant de Gaza, où il est installé depuis plusieurs semaines, le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé que ce retrait représentait « un jour de joie comme le peuple palestinien n’en a pas connu depuis un siècle »

Et pour cause, puisqu’il y a un siècle il n’y avait pas de peuple palestinien: les Palestiniens ont été inventés il y a 38 ans. Avant on les appelait des Jordaniens, ou des Egyptiens.

Les Israéliens abandonnent derrière eux d’immenses champs de ruines, des millions de mètres cubes de gravats, des kilomètres de routes défoncées et de rares bâtiments publics encore intacts. L’idée initiale consistait à ne rien laisser sur place qui puisse être saisi ou vandalisé par les Palestiniens.

Les Israëliens sont d’horribles vandales, ils auraient bien sûr du laisser toutes les structures debout. Mais c’est un mensonge, car il suffit de regarder les images pour voir que les immeubles sont toujours là. Et certaines maisons ont été détruites sur la demande de l’Autorité Palestinienne car celle-ci prévoit de construire des immeubles au lieu des maisons individuelles. D’ailleurs on peut lire dans le même article:

Quelques minutes après le départ des soldats israéliens, un drapeau palestinien flottait sur l’ancien quartier général de l’armée israélienne, situé dans l’ancienne colonie de Neve Dekalim. Le bâtiment va devenir le siège des forces de sécurité de la bande de Gaza.

Comme d’habitude le meilleur est pour la fin:

La liesse populaire et les célébrations officielles prévues, mardi dans la bande de Gaza et samedi en Cisjordanie, ne devraient pas masquer longtemps les interrogations concernant le nouveau statut de ce territoire. M. Abbas a répété, dès lundi, qu’il ne fallait pas que « Gaza se transforme en une grande prison » et a insisté pour que « la question des points de passage soit résolue » . Comme en écho, le numéro deux du gouvernement israélien, Shimon Pérès, a indiqué qu’il fallait veiller à ce que la bande de Gaza, dont l’occupation a été « une erreur historique » , ne devienne pas « une prison ou un lieu de misère » .

Il ne faut pas que Gaza se transforme en prison! Ah elle est bonne celle-là. Et Israël ? Ils ne sont pas en prison les Israëliens ? Pourquoi Gaza se transformerait en prison ? Pourquoi l’Egypte bloquerait la frontière ? C’est simple: l’Egypte bloquera la frontière pour les mêmes raisons qu’Israël. Le gouvernement égyptien n’a pas envie d’une déferlante islamiste au Caire, pas plus qu’Israël. Voilà pourquoi les Palestiniens se condamnent tous seuls comme des grands à vivre cloîtrés. Parce que Abu Mazen, aka Mammoud Abbas, ne peut pas désarmer le Hamas, et peut-être aussi que parce que de toute façon il ne veut pas. Le Hamas poursuit les mêmes objectifs que lui, et permettent de fournir un alibi à son impuissance à ramener un semblant d’ordre, de mettre un terme à la violence, et surtout de continuer à blâmer Israël et se faire passer en pauvres victimes…

Mohammed Dahlan, le ministre des affaires civiles a, lui, affirmé : « En se réservant le droit d’envahir Gaza et en maintenant un contrôle sur l’espace aérien palestinien, les eaux territoriales et, plus important, ses frontières, Israël va poursuivre son contrôle militaire sur les Palestiniens. (…) La bande de Gaza demeure un territoire occupé, selon la loi internationale. » L’unique point de passage vers l’Egypte, le terminal de Rafah, est fermé « provisoirement » et ne pourrait rouvrir que dans plusieurs mois, sous le contrôle des Palestiniens et d’une tierce partie. D’ici là, les mouvements des biens et des personnes ne pourront s’effectuer que par un point de passage contrôlé par Israël.

Au pire ce serait un « blocus » et non pas une « occupation » (voir cet article), mais les Palestiniens sont bien embarassés: les voilà mis en face de leurs responsabilités! Il faut donc continuer à blâmer Israël par tous les moyens. Même en racontant franchement n’importe quoi et en omettant totalement de parler de ses propres responsabilités. Visiblement ce jour n’est pas prêt d’arriver. Et les Palestiniens continueront donc à ruminer leur haine, seuls.

Avant

J’ai lu ici et là des récits sur le thème « mon 11 septembre », où des bloggers racontent en quoi cela a changé leur vie, notamment pour ceux qui se sont mis à blogger à partir de ce jour. Je vais donc me laisser aller à mon tour… pour dire la même chose: avant le 11 septembre je considérais l’islamisme comme une nuisance plus que comme une menace réelle et immédiate, je considérais l’islamisation des sociétés européennes comme un danger mortel, mais plus sous la forme d’un poison lent…
Le 11 Septembre j’ai pris conscience que c’était bien pire que ce que je pouvais imaginer. Je me suis réveillé, tout simplement. En un sens je comprends ceux qui ne veulent pas savoir, ceux qui prétendent que tout cela n’existe pas, que Ben Laden est une invention de la CIA pour avoir du pétrole pas cher (c’est raté il semblerait), et même ceux qui disent que « c’est bien fait pour eux » en parlant des « Américains ». Oui je les comprends. Il est tellement plus facile de se réfugier dans le déni où il n’y a pas de méchants, dans un univers parallèle où les Américains sont les méchants, des méchants inoffensifs somme toute car ils nous « envahissent » à coup de films hollywoodiens et de hamburgers, donc des méchants qu’on peut haïr sans crainte, ce qui n’est pas vraiment le cas des islamistes.
Mais je pense que pour survivre il faut regarder la réalité en face. La réalité depuis le 11 Septembre, c’est qu’il existe partout sur Terre une grande coalition hétéroclite de fous furieux prêts à nous tuer tous, nous les infidèles. Et qu’il faut les combattre. Partout. Sur tous les fronts. L’un d’entre eux est le front médiatique. D’où LMAE.

Gaza libre

Quand j’écris « Gaza libre », cela me fait le même effet que dire « Cuba libre »: comme Cuba, Gaza va maintenant devenir une dictature, en l’occurence théocratique, sous l’égide du Hamas.
20 Minutes titrait ce matin:

La bande de Gaza n’est plus occupée
Les derniers soldats de Tashal devaient se retirer ce matin. Les Palestiniens vont entamer un inventaire du territoire.

Je suppose qu’ils veulent vérifier que rien ne manque ? Non, en fait l’explication se situe ailleurs: les Palestiniens étant des Musulmans très pieux, ils veulent un territoire Judenrein, libéré de toute présence juive. Ils ont donc refusé de participer à une « cérémonie de passation » (source: 20 Minutes), parce que l’armée israëlienne n’a pas détruit les synagogues. Alors ils l’ont fait eux-mêmes:

Dans la nuit de dimanche à lundi, les forces palestiniennes et des milliers de badauds en liesse ont pénétré dans les colonies juives de la bande de Gaza. Des centaines de jeunes Palestiniens se sont rués sur les synagogues de Morag, dans le Sud, et de Netzarim, au Nord, avant de mettre le feu aux deux édifices religieux, a indiqué à l’AFP un officier israélien. A Kfar Darom, des centaines de jeunes palestiniens, entrés dans la colonie dans le sillage des forces palestiniennes, se sont rués vers la synagogue abandonnée, cassé les vitres du lieu de culte vide et mis le feu à des palmiers dressés à l’entrée. Un groupe de jeunes est monté sur le toit et a scandé « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand).

(source: TF1.fr)
Et voilà pourquoi il faut une barrière de sécurité entre Israël et les territoires sous contrôle palestinien. Abu Hamzen aka Mammoud Abbas ne juge d’ailleurs pas que les vandales et les terroristes doivent être désarmés:

Dans un entretien publié lundi par le Corriere dela Serra, il s’est engagé à rétablir l’ordre d’ici « la fin de l’année » dans le « chaos » de Gaza tout en renouvelant son opposition au désarmement du Hamas. « Cela ne servirait à rien aujourd’hui, ce serait une mesure inutile qui risquerait de déclencher une guerre civile ».

Désarmer les terroristes ne lui servirait à rien, d’autant que selon les sondages les Palestiniens « libérés » pensent à une écrasante majorité (84%) que c’est grâce à la « lutte armée » (comprenez: aux assassinats de civils israëliens) qu’Israël a quitté Gaza. Dans les faits Abbas n’a donc aucun contrôle sur Gaza, ou du moins un contrôle plus que limité, et toute tentative de sa part de prendre le dessus sur le clan « rival » signifierait probablement une déroute militaire de ses hommes sans compter l’hostilité de toute la population gazaouite.

Dans le même temps le Hamas a bien entendu réitéré ses promesses de nouveaux attentats:

Le Hamas, principal mouvement islamique palestinien, a indiqué qu’il comptait continuer la lutte armée jusqu’à ce que tous les territoires palestiniens soient « libérés ». « La libération de la bande de Gaza ne constitue pas la fin du chemin pour notre libération totale. Nous n’aurons pas de repos tant que nous n’aurons pas libéré tous les territoires palestiniens », a affirmé Ismail Hanieh, un dirigeant du Hamas. « Nous allons continuer la résistance armée et assurer la défense de notre peuple », a-t-il ajouté.

Cette déclaration mérite deux précisions:
1/ quand un Palestinien parle de la « Palestine » elle s’entend « du Jourdain à la Méditerrannée »,
2/ quand un Palestinien parle de « libérer » il veut dire libéré de toute présence juive, judenrein
On voit donc que le processus de paix avec des chacals pareils ne peut être sérieusement envisagé: entre une Autorité Palestinienne qui manque d’autorité et les terroristes, Israël n’a qu’un seul choix: terminer la barrière de sécurité, se retrancher derrière des frontières stables et choisies, et riposter de temps à autre aux tirs de roquettes du Hamas.

Jour zéro + 4 ans

Il faut ajouter une ligne à la longue litanie des attentats islamistes: Londres. Et pourtant, 4 années après le 11 Septembre, la mémoire faiblit, et faiblit avec aussi semble-t-il la résolution à mener le combat. Aujourd’hui le combat se mène d’abord en Iraq…

La faute à Bush

Quelques réactions suite au tragique mouvement de foule qui a fait des centaines de victimes à Bagdad (toutes les citations sont issues des commentaires d’un article sur TF1.fr « Panique à Bagdad »):

Voilà ce qui arrive qu’on on veut démocratiser un peuple de l’exterieur. La vie humaine n’a plus aucune importance et ne lui accorde aucune attention. 500 personnes c’est trooooop. la psychose a été créée par ceux qui veulent le désordre.

Qui a intérêt à créer le désordre ? les terroristes! Qui a créé la psychose ? les terroristes. Qui est donc à l’origine de cet incident ? Les terroristes. Et si ils étaient responsables des morts qu’ils provoquent ?

Il y aurait eu « des violences et des empoisonnements criminels en plein deuil chiite » selon certains médias. Il est dommage de voir que ce pays devient un havre de guerre et de violences

Avant personne ne le voyait, ou plutôt personne ne voulait voir… et si on veut des violences pires, il suffit de se tourner vers le Soudan ou la Corée du Nord, le Zimbabwe… et personne ne verra jusqu’au jour où un soldat américain y mettra le pied. D’ailleurs la vie était paisible en Allemagne entre 40 et 43… et puis les Américains ont commencé à tout bombarder, quels salauds! et ce fut l’enfer en 45-49…

Vous ne pensez pas que les americains et leurs allies devraient se retirer vite fait de l’irak. si ce pont s’est ecroule c’est que c’etait voulu. que des chittes tirent sur des sunnites ou le contraire peu importe finalement c’est a cause des troupes etrangeres. donc qu’ils s’en aillent il y a consensus la dessus

Le pont s’est écroulé c’était voulu… par qui ? les terroristes ou les Américains ? Et il pense franchement que les conflits internes shiites/sunnites sont dûs aux Américains ? Il n’y en avait pas avant, quand Saddam gazait les Kurdes ? Quand il matait la rébellion chiite en 91 ?

Ce que les dirigeants occidentaux ne comprennent pas ou comprennent mais agissent en connaissance de cause, c’est qu’on ne peut pas forcer un pays à accepter la démocratie et la laicité !!!!! Il y a 2 mois une femme a été lapidée en Afganistan et maintenant il y a des guerres fratricides entre les musulmans en iraq (qui va devenir une république islamique aussi, tôt ou tard) !! Aucune force extérieur n’est le porte- parole d’un peuples qui vit dans son pays. Je pense enfin que le monde musulman n’est en aucun cas prêt à accepter la démocratie et la laicité. C’est pourquoi il faut les laisser vivre et prendre leurs décisions tout seul.

Une perle ce commentaire là… on ne peut pas forcer un pays à être démocratique… comme le Japon ? Laïc ? La constitution iraqienne prévoit que l’Islam sera l’une des sources du Droit… cela me semble difficilement « laïc »… et qu’était supposé faire Saddam au fait ? de l’Iraq un pays « laïc »… et comment pensez-vous qu’il s’y prenait ? A grands coups d’exécutions sommaires, d’interdictions diverses… vous avez dit « forcer » ?
Ah, concernant la république islamique, si la constitution iraqienne est respectée, ce ne sera pas le cas… mais la personne qui a laissé ce commentaire désolant pense que le « monde musulman » n’est pas prêt pour la démocratie. Les musulmans sont en effet des sauvages qu’il vaut mieux laisser s’entretuer entre eux, et les regarder de loin. Je suppose qu’il faut aussi les expulser de nos contrées ? Ah, et si ils sont complètement rétrogrades, voire même dangereux pour les autres (cf le terrorisme), pourquoi ne faudrait-il pas au contraire les coloniser ? Si ils sont incapables de se gérer eux-mêmes…
Bref quand on part dans ce genre de délires nul ne sait où cela peut mener…

Note: dans les autres commentaires pas mal de bon sens, et de rappels justes (notamment sur le Japon!), mais malheureusement cela dépend trop souvent du bon vouloir des censeurs de tf1.fr

Collection

Voilà bien longtemps que je n’étais plus allé consulter les forums de « liberaux.org », et à l’occasion d’un mail concernant ce post (merci Hellboy) j’y suis retourné…
Et j’y ai trouvé les mêmes interlocuteurs qu’autrefois, avec le même discours absurde
Llire notamment (Prolifération Nucléaire, Corée, Libye, Iran) où certains s’acharnent à répéter que l’URSS s’est écroulée toute seule, sous le poids de son inefficacité économique, et de lui seul:

L’exemple des djihadistes en Afghanistan est particulièrement éclairant à cet égard. J’en profite d’ailleurs pour signaler que la guerre d’Afghanistan a probablement accéléré la chute de l’Union Soviétique d’à peu près deux semaines

Et pourquoi l’empire soviétique a implosé plutôt qu’explosé ? et pourquoi en 1991 plutôt qu’en 2052 ? Et combien a coûté l’Afghanistan à l’URSS (en termes financiers puisque c’est l’économie seule qui explique la chute de l’URSS, exit donc les dizaines de milliers de morts dans les rangs de l’armée, la perte totale de confiance dans la hiérarchie militaire de la part des jeunes conscrits qui revenus au pays ont sapé le moral et la confiance du peuple dans le gouvernement…).

Dans le même fil on trouve un passage d’une naïveté aberrante à l’égard de la Chine:

Quant aux Chinetoques, tant qu’ils peuvent emmerder les Ricains ils sont contents, d’autant que si ça tombe, une nouvelle guerre US leur donnera l’occasion de régler le compte de Taiwan (ce en quoi ils se fourrent le doigt dans l’oeil jusqu’à l’omoplate, mais bon).

Passons sur le vocabulaire insultant à l’égard des Chinois, et appréciez les grandes connaissances militaires de l’auteur: la Chine n’est pas une menace pour Taïwan. Il ne doit pas avoir connaissance des achats massifs d’armes par la Chine, notamment dans le domaine des armes de haute technologie (missiles de croisière, aviation, marine), et dans le domaine naval (transports de troupes, frégates…).
D’ailleurs un bon nombre d’articles au sujet de l’invasion possible de Taïwan par la Chine sont parus au cours des derniers mois… (lire par exemple: 2006, l’année de tous les dangers).

Toujours sur la Chine, on peut lire:

Les Chinois n’ont pas de politique expansionniste; ils ont absorbé des pays sur lesquels ils prétendaient détenir des droits historiques (Xinjiang, Tibet), « rectifié » les frontières qui leur déplaisaient (Vietnam, Inde), défendu leur territoire contre des menaces militaire sérieuses (guerre de Corée) mais ils n’ont pas coutume d’intervenir dans des conflits plus éloignés.

Pas de politique expansionniste, à part conquérir le Tibet, le Xinjiang, et encore deux guerres contre l’Inde et le Viêtnam! A part ça, pas grand chose. Enfin si on oublie les iles Spratley, les îles les plus au Sud de l’archipel du Japon, Taïwan… Et si on occulte complètement le fait que la marine chinoise est en train de s’équiper de navires de haute mer, l’aviation d’avions à long rayon d’action capables justement d’opérer loin des côtes, et que les missiles de croisière fleurissent (c’est l’une des meilleures armes contre un porte-avion… US). La Chine ? Pfff, c’est rien, juste une dictature communiste dont une partie de l’économie est convertie au capitalisme (parce que contrairement à l’URSS les dirigeants chinois préfèrent le compromis et le pouvoir plutôt que le régime s’écroule)! Et à quoi sert l’argent pour le gouvernement chinois ? A améliorer les conditions de vie ? Construire des crèches ? Non, à acheter des armes et à attiser le nationalisme chinois, pourtant déjà extrême (ceux qui connaissent des chinois savent de quoi je parle). A part ça, la Chine est un pays inoffensif.

Et puis c’est au tour de l’Iran:

Le fin fond des choses est que l’Iran avait un programme nucléaire civil parfaitement inutile qu’il laissait inspecter par l’agence internationale atomique.

Le but était très clairement de garder le fer nucléaire au feu tout en ne provoquant pas la communauté internationale.

Et c’est donc de la faute de Bush si les pauvres Iraniens sont « forcés » (oui oui, ce sont les soldats américains qui les menacent!) de fabriquer une bombe atomique:

L’invasion de l’Irak a forcé les Iraniens à activer ce programme, puisque c’est la seule manière qu’ils ont de se protéger contre les USA, qui ont démontré qu’ils étaient prêts à envahir des pays ennemis sans aucune raison valable.

Sans aucune raison valable, bien entendu, car il n’y a qu’un seul pays coupable de tous les maux, et les autres ne font que réagir, se prémunir ou riposter, car la source ultime est toujours les Etats-Unis.

Bref, cette petite piqûre de rappel fait du bien, et je crois que je vais m’abstenir d’y retourner avant longtemps…

Enclave

J’étais passé au travers de quelques articles savoureux sur le retrait israëlien de Gaza dans Libération. Voici donc quelques extraits agrémentés de commentaires:

Le premier: Palestiniens, les oubliés du retrait (à retrouver aussi sur Pères Fondateurs)

[…]Ariel Sharon devient-il un John Wayne en butte aux méchants desperados ­ les colons récalcitrants

Dès les premiers paragraphes on sent que les auteurs (ils se sont mis à deux!) ont un léger problème… la suite le confirmera…

Dans l’opération du retrait de Gaza, la société israélienne a réussi, une fois de plus, à faire oublier un acteur essentiel de la pièce : les Palestiniens. Mais rien ne serait plus dommageable pour l’avenir que d’oublier les habitants de la bande de Gaza, 175 fois plus nombreux que les colons qui mobilisent l’objectif des caméras.

Encore un complot sioniste! La société israëlienne toute entière a fait oublier les Palestiniens à tous les médias! Car souvenez-vous, même quand des Israëliens sont victimes (ici, de leur propre gouvernement, contre leur gré), ce sont les Palestiniens les victimes, et c’est d’eux qu’il faut parler!

Une première remarque s’impose : l’opération menée de main de maître par Ariel Sharon n’est pas le fruit exclusif d’une décision politique forte du Premier ministre israélien, mais aussi le résultat d’une résistance militaire qui, tout au long de l’Intifada, a rendu le maintien des forces occupantes dans la bande de Gaza de plus en plus difficile. L’activité de la résistance n’a jamais faibli, malgré la violence de la répression : 1 855 tués et 12 808 blessés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza

Résistance militaire ? Faire sauter des bus, tenter de faire sauter une maternité (comme dans un cas récent…) ? C’est ça une « résistance militaire » ? Des militaires portent des uniformes et combattent d’autres militaires en uniforme. Les « résistants » palestiniens portent pour seul uniforme leurs ceintures d’explosifs qu’ils actionnent dès lors qu’ils peuvent tuer des Juifs.
Appréciez le chapitre sur la « répression »… vous pensez que l’ONU a compté les celui-là ? (pour ceux qui ne suivront pas le lien: un terroriste tué alors qu’il tentait d’infilter une colonie devant être évacuée quelques mois plus tard…)

Pour mesurer le poids de ces chiffres, il faut les rapporter à la population de 1,4 million d’habitants : proportionnellement, c’est comme si en France, on avait à déplorer 82 000 morts et 567 000 blessés.

Rapprochement fallacieux: des volontaires pour se faire sauter en Israël ou en Iraq on en trouve dans tous les pays musulmans et même au-delà! Les premiers islamikazes britanniques n’ont pas sauté le 7 juillet à Londres, mais en Israël.
Par contre rares on peut rapprocher le nombre de tués lors d’attentats en Israël des résidents en Israël et là…

c’est un soulagement certain que va connaître cette population, soumise depuis quatre ans à l’enfermement, au danger physique, et à la misère pour une grande partie d’entre elle.

Malheureusement si ce n’était une volonté obsessionnelle d’aller tuer du Juif de certains Palestiniens, il n’y aurait pas eu besoin de checkpoint, de barbelés et toutes les mesures de sécurité mises en place suite aux attentats et tentatives incessantes.

si le retrait s’arrêtait là, si Gaza restait une immense prison ­ simplement un peu agrandie par la libération de ce qui l’encombrait ­, le pari risquerait fort d’être perdu. Or, pour l’instant, on ne voit pas que l’aéroport rouvre bientôt, qu’un embryon d’activité maritime reprenne prochainement, que la circulation vers la Cisjordanie soit facilitée, que le commerce gaziote échappe au contrôle israélien (au poste de Qarni), que les travailleurs puissent retourner s’employer en Israël

Pourquoi ne pas demander à l’Egypte de construire un port juste à côté de Gaza ? Pourquoi ne pas y construire un aéroport aussi ? Pourquoi ne pas faire appel à la solidarité arabe ?

Comme le note un rapport récent du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU, «le plan de désengagement aura, par lui-même, très peu d’impact sur les perspectives économiques palestiniennes». Dans une situation où 40 % de la population est au chômage, et alors que les moins de 15 ans représentent 46 % de la population, il est indispensable que l’activité économique puisse redémarrer, ce qui passe par la levée progressive des contraintes et des fermetures imposées aux Palestiniens, à Gaza comme en Cisjordanie.

A lire de tels articles on a l’impression que la bande de Gaza et la Cisjordanie forment des enclaves dans le territoire israëlien. Evidemment il n’en est rien: la Cisjordanie, comme son nom l’indique, a une frontière avec la Jordanie, dont elle faisait partie avant 1967, et Gaza a une frontière commune avec l’Egypte (et une façade maritime), dont elle faisait partie avant 1967!
Si ce proto-pays veut se développer, ce n’est pas vers Israël qu’il faut se tourner, mais vers les voisins arabes! Mais il faudra peut-être d’abord faire le ménage dans l’Autorité Palestinienne, modèle de dictature du Tiers Monde, incompétente et prédatrice.

Et un second article: Décolonisée, Gaza reste entravée

«Bien sûr, on est content qu’ils s’en aillent, grommelle le berger. […] Impossible de l’emmener à l’hôpital par un jour de bouclage. Ils interdisent même les ambulances.»

Même les ambulances, car les terroristes les utilisaient pour faire passer des explosifs.

Mais la grande interrogation des Gazaouites, c’est de savoir s’ils pourront retourner travailler ou vendre leurs produits en Israël. Voyager, commercer est affaire de survie dans ce territoire surpeuplé au taux de chômage record. Or pour l’heure, personne ne sait de quoi demain sera fait. «Que gagnerons-nous à ce retrait si Israël ferme toutes les portes ? demande le vieux bédouin. Rien ! Gaza restera une prison, plus grande, plus confortable, mais toujours une prison.»

Gaza est une prison si Israël n’ouvre pas grand ses frontières aux Palestiniens. Ces Palestiniens si contents de mettre les Juifs dehors se demandent maintenant comment ils vont vivre sans eux…

Tant que la question du contrôle des frontières ne sera pas résolue, ces projets risquent de rester lettre morte. Quel entrepreneur privé choisirait de s’implanter à Gaza sans la garantie de pouvoir exporter sa production ? Les procédures de sortie de Gaza, totalement dépendantes des impératifs sécuritaires d’Israël, restent bien trop aléatoires pour attirer des capitaux, malgré le coût ridicule de la main-d’oeuvre.

Les sorties vers Israël bien sûr, car les autres ils les contrôleront!

«Nous allons quand même entamer les travaux, promet Dahlan, puis nous négocierons. Car si nous n’avions aucun contrôle sur nos frontières, nos eaux territoriales et notre espace aérien, cela signifierait que ce retrait n’est qu’un nouvel avatar de la vieille occupation israélienne.»

Il est pourtant si simple de contourner ces problèmes… mais non, mieux vaut blâmer Israël.

A propos de la misère des Palestiniens, rien ne vaut un petit tour par le CIA Factbook:

he beginning of the second intifadah in September 2000 sparked an economic downturn, largely the result of Israeli closure policies; these policies, which were imposed in response to security interests in Israel, disrupted labor and commodity relationships with the Gaza Strip. In 2001, and even more severely in 2003, Israeli military measures in Palestinian Authority areas resulted in the destruction of much capital plant, the disruption of administrative structure, and widespread business closures. Including the West Bank, the UN estimates that more than 100,000 Palestinians out of the 125,000 who used to work in Israel or in joint industrial zones have lost their jobs. International aid of $2 billion to Gaza Strip and the West Bank in 2004 prevented the complete collapse of the economy and allowed some reforms in the government’s financial operations.

Les Palestiniens sont dans la misère du fait de la 2nde Intifadah. Avant ça ils vivaient mieux que la moyenne des Arabes autour d’eux (Egyptiens, Jordaniens). Et les frontières avec Israël étaient ouvertes: ils étaient 125.000 à travailler pour des Israëliens. Dommage que l’aide internationale ait remplacé la coopération économique: sans cette aide la pression économique aurait peut-être été insoutenable pour les Palestiniens, ce qui aurait pu lancer un mouvement « anti-guerre » en leur sein!

Gaza « libre »: Hamasland

Trouvé dans Le Monde un article bien intéressant qui donne les clés du futur de Gaza, sous le titre « A Gaza, l’Autorité palestinienne et le Hamas se préparent aux défis de l’après-« libération ».

Le temps des graffitis de l’Intifada est-il révolu ? A la veille du démantèlement des colonies israéliennes de la bande de Gaza, l’Autorité palestinienne a lancé une opération de nettoyage des murs des villes de l’étroite bande de terre, surchargés de slogans et de dessins vengeurs.

Quelques graffitis… quid de la propagande anti-juive continue sur la télé de l’Autorité Palestinienne ? Quid des manuels scolaires ? Quid de colonies de vacances-camps d’entraînements pour le Hamas ? Tout cela n’est que du vent pour occidental naïf…

Pour s’informer des mots d’ordre de la nouvelle période qui s’ouvrira, en théorie, après le retrait de Tsahal, à la fin du mois de septembre, il faut lever la tête.

Les banderoles tendues en travers des rues parlent tout autant de « libération » que de « reconstruction » , avec, comme perspective politique, « Gaza d’abord, puis la Rive [occidentale du Jourdain, la Cisjordanie] et Jérusalem » , même si personne n’évoque, aujourd’hui à Gaza, toutes factions confondues, une éventuelle reprise des négociations avec Israël. Après cinq années de violences ininterrompues – ­ surtout au cours des deux dernières ­- , une page se tourne, non sans appréhension.

Ils effacent donc les graffitis pour les remplacer par des nouveaux. Qu’appréhendent-ils au fait ? Plus de violence ? Il ne tient qu’à eux de négocier… mais négocier quoi ? Il n’y a plus personne avec qui négocier.(et comme le souligne justement Harald, rien à négocier)

Au nom de l’unité du « peuple » célébrée par ces mêmes banderoles, il n’est pas question, officiellement, de désigner un vainqueur parmi les principaux partis palestiniens. Ghazi Hamad, un cadre du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), a pourtant son idée. « Gaza n’a pas été libéré par la négociation , explique ce rédacteur en chef d’un hebdomadaire islamiste, Al-Risala, mais bien par la pression militaire, les tirs de qassams [roquettes artisanales palestiniennes] et les attaques contre les colonies. La stratégie de la lutte armée que nous défendons a clairement montré sa supériorité. » L’opinion publique palestinienne est majoritairement acquise à cette idée, même si elle refuse, pour autant, que le Hamas s’arroge à lui seul les lauriers du retrait.

Le Hamas a déjà gagné les élections municipales en janvier (si je me souviens bien), avec les 2/3 des voix. Une victoire militaire aux yeux des électeurs se transforment en victoire électorale. Que peuvent attendre dans le futur les Israëliens sinon plus de Qassam ?

Une parade militaire organisée par le Hamas, le 12 août, dans le camp de réfugiés de Jabaliya, a été jugée sévèrement. Ghazi Hamad lui-même estime qu' »il ne s’agissait pas d’une bonne idée » . Pas question pour lui de se lancer aujourd’hui, dans les rues, dans une bataille de drapeaux. Le Fatah, son principal rival, qui constitue la colonne vertébrale de l’Autorité palestinienne, ne défile d’ailleurs que sous les couleurs palestiniennes, les seules admises par la population en cette période de liesse. Au cours d’une conférence de presse, le 13 août, Ismaïl Haniyyé, l’un des principaux dirigeants du Hamas, a pris soin d’associer les « martyrs » du Fatah, et même du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), à ceux de son mouvement, à commencer par le cheikh Ahmed Yassine, tué par un tir de missile israélien le 22 mars 2004, dans le nord de Gaza.

Ils célèbrent les terroristes (heureusement que le terme « martyr » est mis entre guillemets! bravo Le Monde). Ils font des défilés militaires. Mais il y a clairement une lutte de pouvoir entre le Fatah et le Hamas… et le Hamas tient la corde.

Alors que chacun anticipe un raidissement de la politique israélienne après le retrait, compte tenu d’échéances politiques intérieures, l’envergure nouvelle du Hamas, qui a incontestablement profité de la dernière Intifada, ne va-t-elle pas monter à la tête de ses dirigeants ? « Nous ne sommes pas l’Autorité, nous ne voulons pas gérer Gaza à sa place, mais nous voulons participer aux décisions, à commencer par ce que l’on va faire de ces territoires libérés. Pour le reste, des élections sont prévues en janvier, nous verrons le moment venu qui est le plus fort » , assure le rédacteur en chef d’Al-Risala .

En janvier, le Hamas prend le pouvoir, tel est le message. Espérons qu’Israël suive la seule logique possible: riposter, coup pour coup, et même plus. Avoir des radars qui calculent d’où partent les roquettes ou obus de mortiers connectés à des batteries d’artillerie (du 155mm, 50m de zone mortelle par obus) par exemple… bien sûr, pas d’intervention humaine: réponse automatique. Mieux encore: des drones armés. Votre jardin a servi à lancer une roquette ? Dommage, il faut reconstruire votre maison!

De son côté, l’Autorité tente d’occuper le terrain. Le vice-premier ministre palestinien, Nabil Chaath, a annoncé, samedi, de premiers éléments concrets : la construction d’une cité financée par les Emirats arabes unis à la place de la colonie de Morag, au sud, et l’utilisation de celle de Netzarim, au centre, pour le projet de port en eau profonde. L’administration chargée du retrait, sur laquelle l’ambitieux ministre Mohammed Dahlan a jeté son dévolu, a édité à l’intention des visiteurs une plaquette luxueuse où il est question de redécouvrir le « joyau » de Gaza.

Port en eau profonde ? De quoi importer tranquillement des armes, des munitions… ou de faire de l’export de fruits et légumes. Quel est le plus probable avec le Hamas au pouvoir ? De toute façon étant donné l’épisode du « Karin A » (bateau chargé d’armes pour l’Autorité Palestinienne), nul doute que quelle que soit la faction les armes arriveront par cargaisons entières…

L’Autorité a cependant fort à faire, compte tenu d’une image durablement dégradée. Les mises en garde du Hamas quant à une éventuelle gabegie dans l’utilisation des fonds promis par les pays donateurs trouvent un écho dans la population. Eyad Sarraj, un psychiatre responsable d’un programme de suivi d’enfants traumatisés par les violences de ces dernières années, se montre très sévère. « L’inefficacité de l’Autorité nous a presque conduits à penser que nous ne sommes, au fond, bons à rien, que nous avons besoin de quelqu’un pour nous diriger. » Si le président de l’Autorité, Mahmoud Abbas, trouve grâce à ses yeux, du fait de son « courage » et de la « clarté de ses choix », le Fatah, son parti, ne mérite, selon le médecin, que des sarcasmes.

L’Autorité Palestinienne… complètement discréditée. La corruption, les détournements de fonds, l’incompétence générale à diriger ne serait-ce que quelques villes, ont miné son « Autorité ». Le Hamas ne fera peut-être pas mieux, mais avec sa branche « sociale » il aura au moins une sympathie qui fait totalement défaut aux rapaces de l’Autorité.

« C’est un cas désespéré. C’est dur à dire pour un laïque comme moi, mais le Hamas a changé, même si j’aurai toujours un désaccord fondamental avec lui, assure-t-il. Il se comportait bien plus mal au début des années 1990. Ses dirigeants ont appris de leurs erreurs, à commencer par leur intransigeance. Jusqu’à présent, je n’ai noté, à Gaza, qu’un seul incident grave dans lequel le Hamas a franchi les limites. Mais, avec le Fatah, c’est en permanence. Si on parle de l’insécurité et du problème des armes, c’est vers le Fatah qu’il faut se tourner. »

Il est vrai que les règlements de comptes et les enlèvements de ressortissants étrangers survenus ces derniers mois renvoient toujours aux groupuscules issus de ce mouvement. Les tentatives, avérées ou non, du chef théorique du Fatah, Farouk Kaddoumi, de constituer une milice supplémentaire ont encore ajouté au discrédit, d’autant que le chef du bureau politique de l’OLP, hostile en 1994 aux accords d’Oslo, se trouve toujours en exil à Tunis.

« Le Fatah n’a pas dit son dernier mot, modère un intellectuel palestinien proche de M. Dahlan. Plus le Hamas deviendra fort, jusqu’à défier physiquement l’Autorité, comme cela a été le cas en juillet [lors d’échauffourées] et plus le Fatah resserrera ses rangs. Mais il n’a plus toutes les cartes en main. Il faudrait maintenant qu’il puisse convaincre les Palestiniens que la négociation avec Israël, qui reste son credo politique, est rentable. Comme rien n’a été réglé des questions telles que l’avenir du port, de l’aéroport, d’un lien terrestre avec la Cisjordanie, les opportunités ne manquent pourtant pas. »

Echauffourées = fusillades, je précise pour ceux qui ne suivent pas l’actualité de la guerre civile palestinienne. Le Fatah n’a pas pour mot d’ordre les négociations avec Israël, c’est absurde: les brigades des martyrs d’Al Aqsa en font partie, et se font exploser dans les centres commerciaux…
D’autre part, si on parle d’insécurité, ce n’est pas vers Israël qu’il faut se tourner… cruel aveu de la réalité palestinienne: leur plus gros problème c’est d’avoir bâti une « nation » sur le terrorisme, par les armes, dans la haine. Résultat: ils ne sont absolument pas préparés à vivre paisiblement. Ils ne comprennent même pas le concept probablement… Il va leur falloir apprendre seuls. Et sous le feu d’Israël.