Pourquoi ne pas avoir fini le travail à Fallujah ?

Comme beaucoup, je me demandais pourquoi les forces US n’allaient pas au bout de l’action à Fallujah, pourquoi elles ne nettoyaient pas la ville entièrement des terroristes, ex-baasistes reconvertis en islamistes, ou jihadistes étrangers. Il y a peut-être un élément simple auquel je n’avais pas pensé alors: dans l’action militaire comme dans beaucoup d’autres domaines, il y a des rendements décroissants. Mettre hors de combat les 990 premiers terroristes alors qu’ils tiennent des positions localisées c’est nettement moins coûteux que de fouiller la ville maison par maison (en se mettant à dos la population, en invitant les médias à la critique, en risquant les embuscades et les attentats…) pour retrouver les 10 derniers volontaires pour les 72 vierges. Aussi, les commandants US ont-ils peut-être jugé que l’objectif n’était pas une prise de contrôle total de la ville, ni même de tuer ou capturer les principaux leaders terroristes dans une première phase.
Dans une seconde phase, les terroristes doivent se réorganiser, regagner le contrôle qu’ils ont perdu, enrôler de nouveaux volontaires au suicide. Pendant cette phase ils sont bien plus vulnérables: ils doivent communiquer entre eux, se déplacer, tenir des réunions… et que s’est-il passé récemment ? Par deux fois des réunions de jihadistes ont pris des bombes US sur le coin de la figure.

Pourquoi consacrer d’importantes ressources à un objectif qui peut-être réalisé avec des moyens moins importants plus tard ?

(lire aussi sur l’intelligence tactique des forces armées US sur Belmont Club, qui m’a curieusement inspiré ce post)

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