Je viens de lire l’édito du Monde sur l’Iraq, et évidemment c’est déjà la fameuse nuance à la française:
Par ailleurs, les terroristes de tous bords ont montré que, s’ils étaient toujours capables d’assassiner sans discrimination civils et militaires, ils n’avaient pas été en mesure d’empêcher l’expression du suffrage démocratique.
40 personnes environ tuées sur 8 millions qui se sont rendues aux urnes ? Ca fait 5 par million. Alors que les rues étaient pleines. C’est une défaite totale pour Zarqawi. Pour lui, c’est le début de la fin.Faudrait peut-être que Le Monde et les autres médias arrêtent de lui donner autant d’importance. Il peut tuer, il peut mutiler, mais ce n’est pas avec son programme de décapitation massive des Shiites qu’il renversera le mouvement initié. Il ne sera jamais qu’une nuisance. Et rien de plus.
Reste à transformer l’essai. Car voter, c’est bien, mais il va désormais falloir rebâtir un pays tiraillé par des forces contradictoires. Les sunnites, minoritaires mais jusqu’à présent dominants, devront être réintégrés dans le jeu politique. Il faudra aussi s’assurer que les Kurdes ne céderont pas à la tentation séparatiste.
Emphasis added comme disent nos amis anglophones. Il y a toujours un « mais ». Imaginez en 45: gagnez la guerre c’est bien mais il faut reconstruire l’Allemagne. En 48: reconstruire l’Allemagne c’est bien mais il faut contenir les Soviétiques. Et ainsi de suite. On pourrait dire la même chose de tout processus. Chaque étape est le prélude de la suivante, mais justement: la suivante ne peut avoir lieu que si la précédente est un succès. Et les élections iraqiennes sont un succès éclatant.
A noter que les détracteurs habituels espèrent secrètement que les élus iraqiens demanderont aux Américains de plier bagage, et que GW Bush mettra au goût du jour leurs théories sur la « stratégie de sortie »:
En attendant, M. Bush a engrangé un succès qui devrait lui permettre de préparer une stratégie de retrait d’un conflit de moins en moins populaire au sein de son opinion publique au fur et à mesure qu’il cause la mort de jeunes Américains et dont le coût déstabilise les finances des Etats-Unis.
Un conflit de moins en moins populaire ? Ah oui d’ailleurs c’est pour ça qu’il a été réélu il y a 3 mois. Ah et puis si l’impact de la présence américaine en Iraq est fort sur le budget du gouvernement des Etats-Unis, au niveau global c’est une paille. L’économie américaine se porte bien, bien mieux en tout cas que l’économie européenne. La paille et la poutre…
0 Commentaires.