Abu Mazen

Comme le note Charles Johnson dans ce post, les médias ne présentent pas toutes les réactions au retrait israëlien de Gaza, mais en font de judicieuses synthèses… c’est ainsi que j’ai entendu sur I-Télé que Mamoud Abbas Abu Mazen rendait « hommage aux sacrifices de son peuple ». Qu’en est-il réellement ? Hé bien en réalité voilà ce qu’il a dit:

We want on this occasion to pay homage to our martyrs, to our prisoners, to our wounded and all those among our people who have made sacrifices

En gros il tresse des lauriers aux assassins terroristes qui tuent des innocents, et à tous ceux qui y contribuent. C’est ça le leadership palestinien. C’est avec des gens comme lui qu’il faudrait qu’Israël traite pour arriver à la paix ? Impossible. Qu’ils croupissent dans leur jus.

Espoir

Les Israëliens installés dans la « bande de Gaza » (territoire égyptien gagné au combat par Israël) sont expulsés par d’autres Israëliens. Ce sont des images insoutenables, terribles. Les pacifistes, gauchistes et anti-sémites ne se posent même pas la question une seconde: pourquoi 8.000 personnes gênaient 1.500.000 palestiniens ? Pourquoi avaient-ils besoin de protection militaire ? Pourquoi cohabiter n’aurait-il pas été possible ?
Pour les Israëliens rien d’impossible: il y a de nombreux Arabes Israëliens, détenteurs de la citoyenneté de l’Etat d’Israël. Ils y sont citoyens à part entière. Ils n’y vivent pas derrière des barreaux. Ils ne sont pas enfermés dans des ghettos. Ils ont le droit de manifester, le droit de vote, le droit de former un parti politique. Et ils le font.
Mais pour les Palestiniens, vivre aux côtés de Juifs c’est impensable. Ainsi j’ai pu voir sur I-Télé Ahmed Qoreï se réjouir du « nettoyage de Gaza« , avec derrière lui une banderole du Hamas. Oui, Ahmed Qoreï, l’ex-premier ministre d’Arafat. Il parlait d’un nettoyage religieux: les Juifs sont sales, Gaza sans les Juifs, c’est propre. Nettoyé.

Pendant ce temps, les terroristes du Hamas paradent, ils auraient tort de se priver: Sharon leur offre une victoire sur un plateau, comme lors du retrait du Liban il y a 5 ans. Et pourquoi cesseraient-ils leurs attaques ? Persuadés d’avoir acquis la victoire par les armes, ils continueront dans la même voie. Ils promettent déjà « demain Jerusalem et la Cisjordanie ».

Quel est donc l’objectif alors ? Une démonstration de bonne volonté à l’usage du monde entier, des médias occidentaux en particulier ? Parce que vous croyez vraiment que la BBC va utiliser le terme terroriste pour parler du Hamas ? Vous croyez que pour autant le gouvernement français va se décider à mettre le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes ?
Non, il n’y aura aucun bénéfice pour Israël en termes médiatiques, pas plus que le sentiment anti-Israël ne baissera dans l’opinion publique en général. Il restera toujours les « colonies » de Cisjordanie, il restera toujours des checkpoints à leur reprocher, et des « réfugiés » à plaindre. Et Israël se défend. Les autres résistent. Voyez-vous, c’est différent. Des résistants peuvent faire sauter des bombes dans des écoles, des pizzerias, ce ne sont pas pour autant des terroristes. Et le retrait de Gaza n’y changera rien. Au contraire: les attaques augmenteront. Les terroristes seront encore plus libres de leurs mouvements, et bientôt ils pourront se faire livrer les armes par avion ou par bateau (puisqu’un port sera construit à Gaza). Ils pourront lancer leurs roquettes sur les villages Israëliens de l’autre côté de la frontière.

Alors qu’est-ce qu’Israël peut gagner de ce retrait unilatéral, non négocié ? Peut-être la cohésion interne. Au risque de provoquer une guerre civile, car l’affaire aurait (et peut encore) mal tourner, Sharon a rassemblé derrière lui les 2/3 de la population. Les ripostes envers les terroristes sont doublement légitimés, et les appaiseurs Israëliens seront confrontés à leurs contradictions.
D’autre part, la situation des frontières est claire: il n’y aura pas d’autre retrait, la Cisjordanie fait partie d’Israël, le Golan aussi. Israël ne négocie pas: Israël est maître de son destin. Israël définit seul ses frontières. En abandonnant des territoires difficilement défendables, l’Etat d’Israël est en train de se faire des frontières lui permettant d’assurer sa défense. Israël est en train de garantir sa survie. En tout cas, c’est certainement le calcul de Sharon. Quel déchirement. Quel espoir.

Mise à jour: Charles Krauthammer dit la même chose ici, sauf que lui le fait clairement, intelligiblement…
Lire aussi cet excellent article: Inside Arik Sharon

Extension du domaine du jihad

100 bombes

Des responsables de la police de Chittagong et Barisal ont déclaré à l’AFP que des bombes artisanales avaient explosé en différents lieux des deux villes entre 11 heures et 11 heures 15 ( 7 heures et 7 heures 15, heure française). Des tracts d’un groupe baptisé Jamayetul Mujahideen ont été retrouvés sur les lieux.

« Les tracts disaient : ‘le moment est venu d’appliquer la loi islamique au Bangladesh. Il n’y a pas d’avenir avec la loi humaine‘ », a déclaré le commissaire Mazeedul Haq, de la police de Chittagong.

« Bush et Blair ont été avertis qu’ils devaient quitter les pays musulmans. Les jours sont finis où vous pouviez diriger des pays musulmans« , affirmaient également ces tracts, selon un haut responsable de la police de Barisal, Monirul Islam. Certains tracts étaient en arabe, d’autres en anglais.

L’objectif des jihadistes est l’avènement d’un Califat sur toutes les terres « musulmanes » (c’est-à-dire ayant été à un moment ou a un autre sous domination musulmane + toutes celles où des musulmans vivent). Le Bangladesh rejoint donc le club des pays soumis au terrorisme islamique (comme si les inondations ne suffisaient pas…). Notez l’injonction envers Tony Blair et Georges Bush: s’applique-t-elle aussi dans le cas du Bangladesh ?

Fire

Schroeder entre en campagne électorale. Il a peu d’arguments à faire valoir auprès de l’électorat allemand pour se faire confirmer à son poste de chancelier: l’économie allemande est toujours dans les limbes, il avait promis de faire baisser le chômage en dessous des 4 millions, il en était à 4.7 millions en janvier (12%), et à peine moins maintenant (4.5, 11.5%). La croissance est grosso-modo la même qu’en France, c’est à dire risible, avec tous les effets en terme de perte de pouvoir d’achat que cela peut comporter, sans compter la hausse du pétrole.
Concernant la diplomatie, on constate la grande efficacité de l’Allemagne: pas de siège au Conseil de Sécurité à l’ONU (vous savez, l’institution totalement discréditée par le scandale du « Oil for food », par son inaction partout où il y a des droits à faire respecter, par la tribune qu’elle donne aux dictateurs…), la Constitution européenne rejetée (c’est une défaite pour Schroeder), le E3 vient de se faire rembarrer par l’Iran (c’était certain)…
N’étant pas grand connaisseur des sujets de politique intérieure allemands je ne voudrais pas trop m’avancer, mais étant donné qu’il y a maintenant une coalition d’altermondalistes néocommunistes (comme en France avec LO/LCR, ATTAC…) et soviétiques pure souche (PDS, parti d’Erich Honecker, toujours vivant!) associés à gauche de Schroeder, il ne peut même plus compter sur une base unie pour se faire réélire!

Bref, Schroeder est dans les choux. Alors sur quoi appuyer sa campagne ? Facile, comme en 2002: l’anti-américanisme (voir aussi: BBC). L’échec est désormais patent (avant il était latent) de l’E3 (France, UK, Allemagne) dans les négociations (jeu de dupes) avec l’Iran pour lui faire abandonner sa prétention nucléaire. Que faut-il faire ? Les Iraniens savent bien qu’ils sont en position de force. Le temps joue pour eux, et pas contre eux. La nomination d’un terroriste par les mollahs à la tête du gouvernement iranien montre bien qu’ils n’ont aucunement l’intention de céder. Et pourquoi le feraient-ils ? Que risquent-ils ? Justement, d’après Schroeder, ils ne doivent rien risquer:

Dear friends in Europe and America, let’s develop a strong negotiating position towards Iran, but take the military option off the table’.

Schroeder veut exclure l’option militaire. Il veut exclure la seule action que craignent peut-être les mollahs, la seule qui puisse avoir un quelconque effet sur leur politique. Pour gagner quelques points dans les sondages, il est prêt à raconter n’importe quelle idiotie, du moment que c’est anti-américain:

We have seen it doesn’t work

L’option militaire n’a pas marché… on aimerait plus de précisions! S’il parle de l’Iraq, on peut être sûr que débarassé de Saddam ce n’est pas demain la veille que le gouvernement iraqien va se lancer dans un programme nucléaire. Quid de la Lybie ? Khaddafi a annoncé l’arrêt du programme nucléaire… après que Saddam ait été sorti de son trou de rat encadré par des GI’s!
Maintenant regardons du côté de la diplomatie: un pays a abandonné son programme volontairement: l’Afrique du Sud. Déjà mis au ban des nations occidentales pendant l’apartheid, l’Afrique du Sud a renoncé à l’arme atomique sans jamais avoir avoué la posséder (sauf longtemps après…). Mais il y a aussi les échecs de la diplomatie: la Corée du Nord, qui se targue d’avoir la bombe, et il faut y ajouter l’Iran désormais.

Evidemment, pour quelques voix de plus, toutes les conneries sont bonnes à dire. Aux experts de savoir ce qu’il convient de faire. Tout ce que je souhaite, c’est que l’Iran ne puisse pas accéder au statut de puissance nucléaire.

Conséquences

Voilà un bon moment que le Japon a une capacité nucléaire à portée de main. Sans vouloir trop m’avancer, je pense que la Corée du Sud et Taïwan sont dans la même situation: tous ces pays ont un niveau technologique au-delà du nécessaire, des ressources financières suffisantes, une expérience du nucléaire, des réacteurs (donc du plutonium en abondance), toutes les infrastructures souhaitées, mais aussi les vecteurs (des avions, des missiles, les systèmes de guidage)… Le jour où les dirigeants de ces pays penseront que la Chine devient trop menaçante (car elle l’est déjà, cf les intimidations à répétition envers Taïwan, les querelles avec le Viêtnam concernant les Spratleys, avec le Japon sous n’importe quel prétexte…), ils mettront en route la production d’armes atomiques.
Le Japon, qui commémore les 60 ans d’Hiroshima et Nagasaki, s’y prépare depuis un bon moment:

Au quotidien sud-coréen Joong-Ang Ilbo, le consultant japonais Kenichi Ohmae a expliqué en février dernier que le Japon dispose d’au moins «50 tonnes de plutonium» issu de ses 52 réacteurs civils, «de quoi fabriquer 2 000 bombes atomiques». Il précisait que son pays avait également acquis le savoir-faire technique pour doter une tête de missile d’une arme nucléaire.

Nul doute que face à la Chine les dirigeants japonais n’hésiteraient pas longtemps avant de donner les blueprints (pour fabriquer une ogive tenant dans un missile) à Taïwan, et peut-être même aux Coréens (du Sud, car ceux du Nord ont déjà ce qu’il faut de ce côté là…).

(bizarrement, seul Libération a fait un article là-dessus alors que tous les médias se répandent en articles sur Hiroshima)

Profitons-en

PSG 1er, OM 20eme

Il faut savourer chaque moment de la vie…

Vacances

Enfin les vacances. Désolé je vous laisse pour une durée indéterminée.

Ciao.

Désintégration

Marié, instituteur, père d’une fille de 8 mois, tout le contraire d’un paumé. Et pourtant, Mohammad Sidique Khan s’est fait exploser à Edgware Road, tuant 7 personnes.
Les deux autres terroristes identifiés sont aussi des personnes banales, intégrées on ne peut mieux. Dixit la BBC:

Personal details suggest they lived typically low-key, suburban, « ordinary » lives.

Dans un reportage sur CNN un Musulman interrogé sur la peur du « backlash » qui répondait que les terroristes ne pouvaient être des musulmans, qu’ils étaient de « faux musulmans » etc…
Il faut pourtant se rendre à l’évidence: ce sont des Musulmans, et ils ont commis leurs actes en tant que Musulmans. Pourquoi n’ont-ils pas été « repérés » ? Pourquoi les parents, les amis sont-ils passés au travers ? A posteriori les 3 terroristes sont devenus des « faux Musulmans ». Une heure avant leur acte, ils étaient de parfaits exemples d’intégration.
J’espère comme vous que les communautés musulmanes sauront mettre en place en interne des mécanismes sociaux de contrôle des extrêmistes. ceci dit, ce n’est pas une « demande » que je formule, encore moins une « exigence ». C’est un espoir. Car sinon d’autres s’en chargeront.

Voir sur le même sujet: Intifada chez Swissroll (j’ai réagi dans la partie commentaire) et l’inévitable Ludovic Monnerat: Vers une intifada européenne ?.

France Info: même chose que la BBC

Hier soir j’ai vaguement écouté France Infos: même chose qu’à la BBC: on parle de « poseurs de bombe », d' »artificiers », mais jamais de terroristes. Pire que navrant. Bizarrement, Le Monde appelle les terroristes par leur nom par contre…

Médias complices

Les médias, c’est 50% du problème (source: The Telegraph):

BBC edits out the word terrorist
By Tom Leonard (Filed: 12/07/2005)

The BBC has re-edited some of its coverage of the London Underground and bus bombings to avoid labelling the perpetrators as « terrorists », it was disclosed yesterday.

Early reporting of the attacks on the BBC’s website spoke of terrorists but the same coverage was changed to describe the attackers simply as « bombers ».

The BBC’s guidelines state that its credibility is undermined by the « careless use of words which carry emotional or value judgments ».

Consequently, « the word ‘terrorist’ itself can be a barrier rather than an aid to understanding » and its use should be « avoided », the guidelines say.

Rod Liddle, a former editor of the Today programme, has accused the BBC of « institutionalised political correctness » in its coverage of British Muslims.

A BBC spokesman said last night: « The word terrorist is not banned from the BBC. »

La BBC a donc effacé toute mention du mot « terroriste » pour désigner les auteurs de la tuerie de jeudi dernier. Il n’y a pas eu d’acte terroriste à Londres. Il y a eu une série d’explosions, par des « artificiers », pas des terroristes. Le terme terroriste implique un « jugement moral », et a une portée « émotionnelle ». Dixit la dépêche ci-dessus, la BBC en conclut donc que le mot terroriste serait nuisible à la compréhension des évènements.
On nage en plein délire politiquement correct. Poser des bombes pour tuer des civils dans le but de provoquer la terreur à des fins politiques s’appelle bien du terrorisme. Les terroristes sont évidemment des êtres infâmes qu’il faut traquer puis mettre hors d’état de nuire définitivement (mort ou prison). Ceux qui prétendent le nier se font leurs complices: il faut désigner les choses par leur nom. Refuser de le faire implique une négation de la réalité, de se réfugier dans un monde alternatif où plus rien n’a de sens. Un monde de relativisme moral absolu (contradictoire, hein ?) où plus rien n’est condamnable, plus rien n’est mal, où il faut se garder de tout jugement moral.
C’est évidemment un piège dans lequel il ne faut pas tomber. Pour vouloir survivre il faut aimer la vie, connaître ses ennemis, leur idéologie, la condamner, et les combattre. Si l’on ne sait même plus désigner les ennemis (s’il n’y a pas de terroristes, il n’y a pas de terrorisme), si ils n’ont aucun motif propre (car toutes leurs actions sont le résultat des notres), s’il faut s’abstenir de juger leurs actes, pourquoi, comment les combattre ? Ce monde absurde c’est celui que proposent les médias.

Mise à jour: lire aussi (ce qui devrait déjà être fait) le billet de Ludovic Monnerat: La tentation de la normalité.