La carte française

On leur a dit qu’on ne faisait pas partie de ces ennemis, qu’on n’était pas Américains, on n’était pas de leurs collaborateurs, on a joué tout de suite la carte ‘journalistes français’, ‘la France n’a pas de troupes, n’a pas d’entrepreneurs en Irak, la France était contre la guerre, a une position assez dure contre l’occupation, donc on comprend la résistance, à partir du moment où il y a occupation illégale il y a résistance’. Donc on a donné des gages, ça a permis de montrer qu’on était pas pro-américain.

Ne nous tuez pas! Nous sommes plus utiles vivants que morts! Nous montrons au monde entier l’horreur de l’occupation! Lisez nos articles, vous êtes des résistants! Les Américains sont des occupants! La France est avec vous! Pas de militaires français ici! Pas de bâtisseurs d’écoles, pas de réparateurs de centrales électriques! La France n’aide pas le nouvel Iraq!
On comprend les journalistes: eux étaient otages. Ils risquaient leur vie. Mais le gouvernement ? Il a tenu le même discours. Et aujourd’hui tout le monde a l’air de trouver la libération des deux journalistes tout à fait normale. Pourquoi n’a-t-elle pas eu lieu avant ? Réponse dans les propos mêmes des otages:

Ils avaient l’impression d’avoir pris un gros poisson, un bon poisson, ils voulaient l’utiliser »

Ils l’auront utilisé jusqu’au bout, en maximisant l’impact médiatique de la libération, en les relâchant à Noël. Vous voyez, les terroristes sont des gens raisonnables: quand on ne se met pas en travers de leur chemin (c’est à dire entre eux et leurs victimes), ils vous épargnent! Jusqu’à la prochaine fois.

Pour info:

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