Daily Archives: dimanche 22 août 2004

Elections US, façon TF1

Voilà la bannière de tf1.fr pour sa couverture des élections US:

Bush réélu ?

Pourquoi avoir mis cette bannière ? Parce que la question pertinente pour le lecteur n’est pas qui sera le prochain président US, mais va-t-on être débarassé de Bush ? Cela ne présage rien de la position de TF1 par ailleurs.

Anti-américanisme télévisé

Ce matin sur M6, émission Turbo, avant la revue d’une Chrysler Crossfire (mon moment « beauf du dimanche »):

si l’Amérique ne vous donne pas d’urticaire, la Chrysler Crossfire…

Voilà l’aveu que l’anti-américanisme est tellement prégnant dans la société française qu’il est nécessaire de prévenir le téléspectateur qu’un produit est américain avant d’en faire une critique (en l’occurence, c’était une éloge d’ailleurs!).

Ce soir, devant la demi-finale du 100 mètres hommes aux J.O, sur France 3: les deux premiers sont Américains, et loin devant les autres concurrents ils se permettent de faire causette avant même la fin de la course… oui, ils se sont parlés pendant le 100m! Réaction du commentateur:

quelle arrogance avec ce qui se passe en Iraq… chassez le naturel, il revient au galop

Alors que les deux athlètes étaient peut-être en train de se chambrer entre eux (le premier avait un mètre d’avance, et ce sont des rivaux évidents…), le présentateur a immédiatement fait l’hypothèse qu’ils narguaient les autres coureurs. S’ils avaient voulu montrer leur supériorité, pourquoi n’ont-ils pas parlé aux autres coureurs plutôt qu’entre eux ? Pourquoi ne pas chercher à savoir ce qui s’est dit plutôt que de condamner immédiatement ? Le rapprochement avec la situation en Iraq ne trompe pas: ce commentateur souffre d’anti-américanisme… lamentable.

Au bord du précipice

Déclaration d’Imam Samudra, l’un des terroristes de Bali, condamné à mort:

« If I get the death penalty, I will die a martyr’s death. If I’m free, I’ll bomb again. You got it? »

Source: News.com.au

En français:

Si je suis condamné à mort, ce sera une mort de martyr. Si je suis libéré, je poserai d’autres bombes. Compris ?

Il y a une forte probabilité pour que ce personnage soit effectivement libéré, car condamné en vertu d’une loi illégale, inconstitutionnelle en Indonésie, et retirée en conséquence.

Il recommencera.

Dès lors, que faire si sa liberté d’assassin lui est rendue ? Faudra-t-il qu’un 007 se charge de lui, à la manière israëlienne avec le commando de Munich ? Quels services secrets occidentaux prendrait une telle responsabilité ? Pourra-t-il être extradé et jugé pour un crime pour lequel il a déjà été jugé, et relâché ? Avec les libertés conditionnelles, ne verrait-il pas le jour bien trop vite ?

Plus généralement, la lutte contre le terrorisme islamique, le seul à vocation globale et totalitaire, est-elle une affaire judiciaire ou militaire ? Les mêmes standards de preuve, de légalité, doivent-ils être appliqués ? Un prisonnier peut-il être indéfiniment retenu comme à Guantanamo ? Torturé éventuellement ? Exécuté sommairement ?

Dans un conflit armé, plus le conflit dure, plus les parties en présence finissent par se ressembler. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les bombardiers anglais et américains lâchaient leur chargement meurtrier par tonne sur des civils. Puis vinrent Hiroshima et Nagasaki, Tokyo transformé en brasier géant.

Il ne faut pas abandonner ce qui fait l’Occident, et il ne faut pas non plus permettre aux assassins maniaques de nous détruire. Un jeu d’équilibriste délicat. Il faut faire vite.