Daily Archives: jeudi 15 avril 2004

Justice raciste

Selon une étude menée en Isère, deux tiers des mineurs délinquants sont d’origine étrangère

En fait, le titre du Monde est trompeur, et le chapeau de l’article en dit un peu plus sur les causes de la criminalité:

Deux sociologues ont étudié l’environnement des jeunes jugés pour des faits graves à Grenoble. Ils cumulent les handicaps : pauvreté, alcoolisme d’un parent, échec scolaire, immigration récente.

Les situations difficiles familiales et professionnelles sont plus dures pour les immigrés de fraîche date. Mais comment trouver du boulot dans un pays où si vous avez la chance de parler la langue, d’avoir un permis de travail, il faudra encore avoir une productivité supérieure au niveau du SMIC+charges ? Dans ces conditions, comment construire une famille ?

Ceci dit, de l’aveu même de l’un des deux sociologues:

« La surreprésentation des jeunes d’origine étrangère dans la délinquance n’est un mystère pour personne, mais cette donnée est peu renseignée, et elle n’est jamais débattue dans l’espace public »

Pourquoi donc ? Parce que ce serait raciste d’en parler. Enoncer un fait, c’est raciste. En fait c’est surtout parce que certains en tirent des conclusions hâtives que le fait est camouflé, bien que connu de tous. Cela en fait une bonne raison d’en parler justement, pour permettre de dire la vérité au lieu de laisser les suppositions les plus absurdes se perpétuer!

Au passage notez que les chiffres sont quand même révélateurs de l’ampleur du problème: si les habitants d’ « origine étrangère » forment 6% de la population iséroise, les auteurs de délit sont à 66% « originaires de l’étranger ». 94% de la population=>34% des délits, 6%=>66%. Le rapport est vertigineux…

Malheureusement entre les racistes et les anti-racistes il y en a toujours un pour tendre la perche à l’autre:

« Nous sommes face à une justice qui concentre son énergie à condamner des jeunes d’origine étrangère », conclut Sebastian Roché. « Comment expliquer à ces jeunes que la loi est essentiellement tournée vers eux ? »

Ce n’est pas en déclarant que la justice est raciste que la situation va s’arranger. Au contraire cela encouragera les délinquants « d’origine étrangère » à commettre de nouveaux délits, puisqu’ils sont ainsi délestés de la responsabilité: c’est la justice qui est raciste, leurs actes ne sont pas répréhensibles! Evidemment cela nourrit aussi la rancoeur envers les « originaires de l’étranger » puisque ils bénéficieront éventuellement d’un traitement de faveur!

Tout cela dénote aussi une défiance publique envers la justice, très simple à expliquer: à force de trouver des circonstances atténuantes « sociales », à force d’être manipulée par le pouvoir politique, et de condamner des crimes sans victimes, quelle crédibilité a la justice ?

La loi doit être la même pour tous pour commencer…

(voir l’article entier du Monde ici)

Mise à jour:

un détail m’avait échappé dans l’article du Monde:

En revanche, si auteurs et victimes ont souvent la même appartenance communautaire outre-Atlantique, ce n’est pas le cas en France.

Pour ceux qui ne le savent pas, une bonne partie des crimes aux USA sont commis par des Noirs sur d’autres Noirs, que ce soit en termes de meurtres, vols etc. En France, c’est plus diversifié semble-t-il. Moi je pense même que c’est pire que ça, qu’il y a spécifiquement une criminalité à composante raciste (je ne dis pas que c’est le motif premier), comme le pense par exemple l’auteur du site Racisme Antiblanc. Malheureusement sans chiffres précis, comment le vérifier ? J’ajoute que cela ne doit pas être pris en ligne de compte par la justice, qui ne juge pas les intentions mais les actes.

Autre détail d’intérêt:

Les mineurs sont condamnés à de la prison ferme dans 10 % des cas, à de l’emprisonnement avec sursis dans 26,6 %. Pour 32,9 % d’entre eux, une mesure d’admonestation, de remise aux parents ou de dispense de peine est prononcée ; pour 6,2 %, il s’agit d’une amende et pour 1,2 % d’un travail d’intérêt général.

Des « peines » bien légères, et nulle trace d’indemnisation des victimes…

La faute aux Américains

CNN nous a montré un petit bout de vie nocturne cairote: une pièce de théâtre sur l’intervention (« involvement ») au Moyen Orient. Voilà 4 mois qu’elle fait salle comble!

Les Américains y sont représentés comme des militaires « trigger happy » (à la gâchette facile), toutes armes dehors, hurlant sans cesse sur le public, n’hésitant pas à les soumettre à des mesures humiliantes gratuitement (fouilles, gestes menaçants…). Evidemment ils sont aussi violents physiquement que verbalement, puisqu’ils font usage de leurs armes, même s’ils s’enfuient aux premiers coups de feu (d’après les images de CNN), car bien sûr ce sont des couards qui tuent de loin et seulement des innocents…

Les généraux américains font des discours sur la démocratie puis déclarent qu’ils vont tuer tous les arabes,

Bush fait une apparition télévisée, doublée en arabe, car toute la « pièce » est en « anglais » sinon, dans laquelle il déclare qu’il faut « élever les arabes au statut d’êtres humains » et un tas d’autres déclarations qu’évidemment GW Bush n’a jamais tenues, et de pensées qu’il n’a jamais eues. Ah, et le « conseiller » de Bush lui demande de penser aux arabes comme à des petits chiens pour pouvoir les aimer…

Et le pire ? C’est que la présentatrice de CNN rigole aussi, cette conne.

Je me demande s’ils organisaient des pièces de théâtre aussi contre Saddam Hussein, ses assassinats gratuits de civils, comme au Kurdistan ou ceux de dizaines de milliers de Shiites… C’est vrai que si un Arabe tue un Arabe, c’est pas grave, même si c’est en le jetant les pieds en premier dans un déchiqueteur industriel, après y avoir envoyé ses enfants, tandis que si un Américain tue un Arabe avec un AK-47, c’est un crime!

Pour compléter ce que j’ai vu, un petit coup de Google et j’ai pu en savoir plus

Voici donc des morceaux choisis:

Bush: « We just want to clean you up, make you human beings »

« Fox » (Tommy Franks): « I want to tell Arab youth that the only reason we came to this region was to liberate it from old regimes » alors qu’il décrit les arabes « en des termes qu’il est impossible de reproduire dans ces colonnes ».

Je laisse le mot de la fin à Nehad Selaiah, critique dans un journal égyptien:

It allows people to exercise a kind of hour of hate, or whatever George Orwell called it